Les Ambitions de T.É.C.
Lettre à Monsieur Emmanuel MACRON
Président de la république

Objet : "Développons des Universités de Technologie dans les villes moyennes !"
Lettre à Madame Françoise NYSSEN
Ministre de la Culture

Objet : "Ouvrir les outils de création au service d’une éducation aux médias en action !"
Lettre à Monsieur Jean Michel BLANQUER
Ministre de l'éducation

Objet : " Une Éducation Technologie au service de l’ENTREPRENDRE !"
Lettre à Pierre LAMARD et Yves LEQUIN
Auteurs, Professeurs des Universités

Objet : Ouverture des droits « La technologie entre à l’université ! »
Lettre à Madame Frédérique VIDAL
Ministre de l'enseignement supérieur

Objet : "Développons des Universités de Technologie dans les villes moyennes !"
Lettre à Monsieur Jean Michel BLANQUER
Ministre de l'éducation

Objet : "Un enseignement de Technologie pour 100% des élèves du lycée !"
Un #RéseauSocialProfessionnel qui nourrit un #BigDataÉducationNationale via un #GFU réunissant dans un réseau unique les écoles, collège et Lycée d'Europe
Objet : " Une Éducation Technologique Innovante, Créative, en mode StartUP !"
Lettre à Monsieur François HOLLANDE
Président de la république

Objet : "Développons des Universités de Technologie dans les villes moyennes !"
Lettre à Madame Najat VALLAUD-BELKACEM
Ministre de l'éducation nationale, de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche

Objet : "Une association innovante au service de la refondation et du socle commun !"
Rencontre Michel LUSSAULT
Président du Conseil supérieur des programmes

Objet : " Une éducation Technologie au service de la refondation et du socle commun !"
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[TV/RADIO] semaine du 20 au 26 mai 2023

¤ Samedi 20 mai à 20h00 sur LCP "Ecole dans la forêt, une révolution verte ? - 2022 - 60 min"
¤ Lundi 22 mai
à 21h05 sur France Culture "Être et savoir, le magazine de l'éducation - 2023 - 55 min"
¤ Mercredi 24 mai à 9h25 sur ARTE "Pegasus, un espion dans votre poche - 2023 - 45 min"
¤ Jeudi 25 mai à 21h00 sur France 5 "Alerte en orbite, la menace des débris spatiaux - 2023 - 55 min"
¤ Jeudi 25 mai à 21h10 sur France 2 "Envoyé Spécial : dans la tête d'Elon Musk ? - 2023 - 110 min"
¤ Vendredi 26 mai à 21h00 sur France Culture  "Le meilleur des mondes - 2023 - 55 min"

  Sans oublier   Lumni,   La terre au carré  ainsi que L’Esprit Sorcier


claudeBLADOU Publié le : Mardi 16 mai 2023 @ 21:38:06

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[TV/RADIO] semaine du 13 au 19 mai 2023

¤ Lundi 15 mai à 21h05 sur France Culture "Être et savoir, le magazine de l'éducation - 2023 - 55 min"
¤ Mardi 16 mai à 20h30 sur LCP "Le système Total, anatomie d'une multinationale de l'énergie - 2022 - 60 min"
¤ Mardi 16 mai à 23h35 sur ARTE "Pegasus, un espion dans votre poche - 2023 - 45 min"

¤ Vendredi 17 mai à 21h00 sur France Culture  "Le meilleur des mondes - 2023 - 55 min"

  Sans oublier   Lumni,   La terre au carré  ainsi que L’Esprit Sorcier


claudeBLADOU Publié le : Jeudi 11 mai 2023 @ 21:16:33

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ODD16 : Promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et inclusives aux fins du développement durable, assurer l’accès de tous à la justice et mettre en place, à tous les niveaux, des institutions efficaces, responsables et ouvertes à tous

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Les conflits, l’insécurité, les institutions faibles et l’accès limité à la justice portent atteinte au développement durable.

En 2018, plus de 70 millions de personnes ont fui la guerre, les persécutions et les conflits ; ce nombre de réfugiés est le plus élevé depuis la création, il y a 70 ans, du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés.

En 2019, l’ONU a enregistré 357 assassinats et 30 disparitions forcées concernant des défenseurs des droits de l’homme, des journalistes et des syndicalistes dans 47 pays.

Par ailleurs, à l’échelle mondiale, un quart des enfants de moins de cinq ans n’ont jamais été enregistrés à la naissance ; ils ne disposent d’aucune preuve d’identité juridique leur permettant de protéger leurs droits et de garantir l’accès universel aux services sociaux.

COVID-19 riposte

Les droits de l’homme sont la clé de la riposte à la pandémie. En respectant les droits de l’homme en cette période de crise, nous mettrons en place des solutions plus efficaces et plus inclusives pour l’urgence d’aujourd’hui, et le relèvement de demain.

Les droits de l’homme placent l’être humain sur le devant de la scène. Les mesures prises dans le souci et le respect des droits de l’homme sont plus efficaces pour surmonter la pandémie, car elles garantissent les soins de santé à quiconque et préservent la dignité humaine.

Le Secrétaire général de l’ONU exhorte les gouvernements à être ouverts et transparents, réactifs et responsables dans leur réponse à la COVID-19 et à veiller à ce que toutes les mesures d’exception soient légales, proportionnées, nécessaires et non discriminatoires. « La meilleure action est celle qui permet, d’une manière proportionnée, de parer aux menaces immédiates, tout en protégeant les droits de l’homme et l’état de droit ».

Afin de concentrer nos efforts sur le « véritable combat », le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a demandé un cessez-le-feu mondial, appelant les combattants du monde entier à déposer les armes pour se focaliser sur la lutte contre la pandémie de COVID-19.

Plus de 2 millions de personnes ont signé la pétition en ligne en soutien à l’appel au cessez-le-feu du Secrétaire général. Vous pouvez la signer en cliquant ici.

Les missions de maintien de la paix de l’ONU continuent de s’acquitter de leur mandat, tout en aidant les pays à faire face au virus. Pour cela, elles sont guidées par quatre objectifs principaux : protéger les membres du personnel de l’ONU et veiller à ce qu’ils puissent continuer leur travail essentiel ; soutenir les efforts visant à contenir et à atténuer la propagation du virus en s’assurant que les membres du personnel de l’ONU ne deviennent pas des vecteurs de transmission du virus ; appuyer les autorités nationales dans leur réponse à la COVID-19 et ; continuer la mise en œuvre de leur mandat.

L’agence des Nations Unies pour les réfugiés, le HCR, renforce actuellement son action dans les domaines de la santé, de l’eau, des équipements d’assainissement et de l’hygiène afin de protéger les réfugiés et les déplacés internes. Le HCR travaille avec les gouvernements, qui sont responsables de la réponse face au coronavirus, pour s’assurer que les personnes déracinées soient incluses dans les plans de préparation et de réponse.

En savoir plus sur le site des Nations Unies

https://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/peace-justice/

CIBLES

16.1   Réduire nettement, partout dans le monde, toutes les formes de violence et les taux de mortalité qui y sont associés

16.2   Mettre un terme à la maltraitance, à l’exploitation et à la traite, et à toutes les formes de violence et de torture dont sont victimes les enfants

16.3   Promouvoir l’état de droit aux niveaux national et international et donner à tous accès à la justice dans des conditions d’égalité

16.4   D’ici à 2030, réduire nettement les flux financiers illicites et le trafic d’armes, renforcer les activités de récupération et de restitution des biens volés et lutter contre toutes les formes de criminalité organisée

16.5   Réduire nettement la corruption et la pratique des pots-de-vin sous toutes leurs formes

16.6   Mettre en place des institutions efficaces, responsables et transparentes à tous les niveaux

16.7   Faire en sorte que le dynamisme, l’ouverture, la participation et la représentation à tous les niveaux caractérisent la prise de décisions

16.8   Élargir et renforcer la participation des pays en développement aux institutions chargées de la gouvernance au niveau mondial

16.9   D’ici à 2030, garantir à tous une identité juridique, notamment grâce à l’enregistrement des naissances

16.10 Garantir l’accès public à l’information et protéger les libertés fondamentales, conformément à la législation nationale et aux accords internationaux

16.a   Appuyer, notamment dans le cadre de la coopération internationale, les institutions nationales chargées de renforcer, à tous les niveaux, les moyens de prévenir la violence et de lutter contre le terrorisme et la criminalité, en particulier dans les pays en développement

16.b   Promouvoir et appliquer des lois et politiques non discriminatoires pour le développement durable

Agenda 2030 en FRANCE

https://www.agenda-2030.fr/17-objectifs-de-developpement-durable/article/odd16-promouvoir-l-avenement-de-societes-pacifiques-et-ouvertes-aux-fins-du

Le seizième objectif concerne trois thèmes étroitement liés que sont les questions d’État de droit, de qualité des institutions, et de paix. Pour la France, les enjeux majeurs renvoient aux questions d’accès à la justice, d’insécurité et de criminalité, ainsi qu’à la confiance dans les institutions.

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Présentation

Cibles

Cibles de l’ODD16
Titre de la cible Descriptif de la cible
Réduction de la violence 16.1 : Réduire nettement, partout dans le monde, toutes les formes de violence et les taux de mortalité qui y sont associés
Maltraitance et exploitation infantiles 16.2 : Mettre un terme à la maltraitance, à l’exploitation et à la traite, et à toutes les formes de violence et de torture dont sont victimes les enfants
État de droit et accès à la justice 16.3 : Promouvoir l’état de droit aux niveaux national et international et donner à tous accès à la justice dans des conditions d’égalité
Criminalité organisée 16.4 : D’ici à 2030, réduire nettement les flux financiers illicites et le trafic d’armes, renforcer les activités de récupération et de restitution des biens volés et lutter contre toutes les formes de criminalité organisée
Corruption 16.5 : Réduire nettement la corruption et la pratique des pots-de-vin sous toutes leurs formes
Institutions exemplaires 16.6 : Mettre en place des institutions efficaces, responsables et transparentes à tous les niveaux
Prise de décisions inclusive 16.7 : Faire en sorte que le dynamisme, l’ouverture, la participation et la représentation à tous les niveaux caractérisent la prise de décisions
Gouvernance internationale 16.8 : Élargir et renforcer la participation des pays en développement aux institutions chargées de la gouvernance au niveau mondial
État civil 16.9 : D’ici à 2030, garantir à tous une identité juridique, notamment grâce à l’enregistrement des naissances
Information et protection des libertés 16.10 : Garantir l’accès public à l’information et protéger les libertés fondamentales, conformément à la législation nationale et aux accords internationaux
Terrorisme et criminalité 16.a : Appuyer, notamment dans le cadre de la coopération internationale, les institutions nationales chargées de renforcer, à tous les niveaux, les moyens de prévenir la violence et de lutter contre le terrorisme et la criminalité, en particulier dans les pays en développement
Politiques non discriminatoires 16.b : Promouvoir et appliquer des lois et politiques non discriminatoires pour le développement durable

Indicateurs de suivi

Les indicateurs de suivi mondial des 17 Objectifs de développement durable ne conviennent pas nécessairement à la situation et enjeux de chaque pays. Des déclinaisons ont été proposée aux échelles européenne et française.


Où en est la France ?

Enjeux domestiques

Les sociétés démocratiques connaissent une évolution importante depuis plusieurs dizaines d’années du fait de l’importance croissante des pouvoirs économiques ou de l’utilisation massive des outils numériques qui modifie la place des citoyens dans les systèmes d’information et de décision. L’évolution concomitante du rôle de l’État a pu fragiliser la confiance des citoyens dans les institutions, comme le montre l’augmentation des taux d’abstention aux élections.

Dans un contexte économique difficile, le sentiment d’insécurité s’est par ailleurs exacerbé -même si les indicateurs sur l’insécurité disponibles ne confirment pas ce sentiment et les demandes vis-à-vis des institutions judiciaires sont croissantes, ce qui soumet celles-ci à des tensions significatives.

Les enjeux sont donc de renforcer l’adhésion citoyenne, notamment la confiance dans les institutions, de faciliter l’accès à la justice, de lutter contre l’insécurité et la criminalité.

L’amplification de la menace terroriste en France appelle en outre des dispositifs renforcés de protection des citoyens.

970 000personnes ont bénéficié de l’aide juridictionnelle en France en 2016 (Les chiffres clés de la justice, 2017).

Enjeux internationaux

L’enjeu principal, dans un contexte de conflits ouverts dans plusieurs zones du globe et de diffusion du terrorisme, est la protection des populations. Là où les États sont défaillants dans le monde, des actions de protection des civils peuvent être nécessaires ; elles sont le plus souvent organisées à l’échelle multilatérale (généralement sous couvert des opérations de maintien de la paix des Nations unies).

La question des migrations internationales prend par ailleurs une place accrue dans l’agenda international. Alors que les crises accroissent chaque jour les besoins humanitaires et que plus de 60 millions de personnes dans le monde ont été contraintes de fuir leur foyer, la France a réaffirmé, lors de la conférence d’Istanbul, son engagement en faveur de la protection des civils et du renforcement du continuum entre aide humanitaire et développement.

La sécurisation immédiate des zones de guerre et de conflits doit être menée dans l’objectif d’un retour à l’État de droit. Il s’agit de processus complexes, croisant notamment les enjeux suivants :

  • modernisation des services de l’État ;
  • processus de décentralisation et gouvernance locale (notamment urbaine) ;
  • formalisation des politiques foncières ;
  • prise en charge des mobilités et migrations ;
  • processus électoraux, etc.

Les défis sont nombreux : traite des humains, travail des enfants, exactions dans les territoires à forte instabilité, rétrécissement d’un environnement favorable aux sociétés civiles, etc. Parmi les droits humains fondamentaux qu’il s’agit d’instituer, la France met notamment l’accent sur la suppression de la peine de mort dont l’application est d’ailleurs interdite par de nombreux textes internationaux.

De manière générale, l’institution de règles de droit communes à l’ensemble des pays du globe est un pré-requis pour renforcer la confiance des citoyens dans les institutions. Or, la mondialisation des échanges et l’hétérogénéité des règles de droit fiscal à l’échelle de la planète ont pu fragiliser cette confiance qu’il convient donc de restaurer par la lutte contre la criminalité organisée, la corruption, l’évasion fiscale.

 

2,5 millionsc'est le nombre de victimes, principalement des femmes et des enfants, recrutées et exploitées chaque année à travers le monde (office des Nations unies contre la drogue et le crime, 2017).

Chiffres clés

  • 2,4 % de la population française de 18 à 75 ans a été victime de violences physiques ou sexuelles en 2014 (enquête Cadre de Vie et Sécurité, Insee-ONDRP, 2015).
  • Le taux d’homicide en Europe est passé de 1,3 pour 100 000 en 2004 à 0,3 pour 100 000 en 2015 (Eurostat, 2015).
  • 56 % des européens ont confiance en l’indépendance de leur système judiciaire respectif, contre 58 % de français (Eurostat, 2015).
  • Dans le monde, 1 personne sur 4 déclare avoir payé un pot de vin en accédant à un service public dans le cours des 12 derniers mois (Transparency International, 2017).
  • La France est en 23e position sur 180 de l’Index de perception de la corruption dans le monde ; la Nouvelle-Zélande occupe la première place (Transparency International, 2017).
  • Du Moyen-Orient à l’Amérique centrale, près de 8 % des enfants vivent aujourd’hui en zones de guerre (Save the Children, 2018).

Actions de la France

Action de l’État

Des dispositifs législatifs ou réglementaires visent à garantir le droit aux citoyens d’accès à la justice. Ainsi, la question prioritaire de constitutionnalité permet à tout justiciable de demander au Conseil constitutionnel de vérifier si une disposition législative ne porte pas atteinte aux droits et libertés garantis par la Constitution française.

L’ application effective des droits réclame cependant des moyens concrets, pour aller au-delà du droit apparent.

En France, a été institué un Défenseur des droits, institution indépendante qui a pour mission de défendre les personnes dont les droits ne sont pas respectés et de permettre l’égalité de tous dans l’accès aux droits.

L’accès à la justice et au droit repose aussi sur la généralisation des services d’accueil unique du justiciable, sur un dispositif national d’aide juridictionnelle (prise en charge des frais de justice), ainsi que sur un réseau de maisons ou d’antennes d’accès au droit. Ces lieux d’accès au droit généralistes sont complétés par un encouragement à la création de lieux d’accès au droit spécialisé (au profit des jeunes, des seniors, des femmes victimes de violence, des migrants, des habitants de quartiers urbains sensibles, etc.), permettant ainsi de contribuer aux cibles de divers ODD.

En encourageant les modes alternatifs de règlement des litiges (la conciliation, la médiation…) et en créant des actions de groupe (entre autres dans le domaine environnemental), la loi du 18 novembre 2016 de modernisation de la justice du XXIᵉ siècle a aussi facilité l’accès à la justice et au droit. La loi du 9 décembre 2016 relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique a, pour sa part, permis notamment de renforcer la protection des « lanceurs d’alerte », par la création d’un statut juridique.

Enfin, pour tendre vers des institutions de plus en plus efficaces et en vue d’un meilleur accès au droit et à la justice, toutes les démarches, civile, pénale ou administrative, sont désormais dématérialisées en France.

En matière de lutte contre le terrorisme, le ministère de l’Intérieur, le ministère des Armées, les services de secours, etc. ont été amenés à créer des dispositifs de prévention, d’alerte et d’intervention, de manière coordonnée. Sur le territoire français et pour faire face à une menace terroriste persistante, la loi du 30 octobre 2017 renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme a mis fin à l’état d’urgence, qui avait été instauré précédemment. Elle vise à intégrer dans le droit commun des mesures existantes dans ce régime d’exception.

Au plan international, la France, sous l’impulsion des Nations unies, a adopté un certain nombre de dispositions législatives afin de renforcer la lutte contre la corruption et le crime organisé : création des juridictions interrégionales spécialisées en 2004, de l’Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués en 2010, du parquet national financier en 2013.

L’État a également œuvré à une meilleure coordination des actions et renforcement de la coopération internationale, par exemple en matière de lutte contre le terrorisme et le trafic des migrants ou encore en matière de corruption (Russie, Ukraine) et de criminalité organisée.

L’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique a notamment œuvré à ce que la lutte contre la criminalité environnementale soit une des priorités de sécurité retenues à l’échelle de l’Union européenne.

En matière de réduction des flux financiers illicites, la France a été désignée comme pilote du plan d’action opérationnel relatif à la criminalité financière dans le cadre du cycle politique européen 2018-2021. Cette feuille de route a pour objectif de favoriser la lutte contre le blanchiment par l’amélioration des dispositifs nationaux de pays tiers (ex : échange d’enquêteurs avec Israël afin de procéder à des investigations sur des objectifs communs) et par l’optimisation de la coopération internationale en la matière (ex : avec l’Algérie et le Maroc en matière de saisie des avoirs criminels ou avec la Chine pour lutter contre le crime organisé).

La France apporte aussi son expertise dans de nombreuses enceintes de coopération internationales en matière de trafic d’armes et d’explosifs, par exemple à travers l’action de l’Office central de lutte contre le crime organisé. C’est notamment le cas dans les Balkans qui représentent une source du marché noir des armes en Europe. La France y dispense des formations au profit des services de sécurité intérieure (Serbie), renforce le renseignement criminel (Bosnie-Herzegovine) et y a créé un poste de coordinateur des actions de lutte contre le trafic d’armes.

Enfin, pour une plus grande transparence de son action publique, La France a rejoint en avril 2014 le Partenariat pour un gouvernement ouvert. Il regroupe aujourd’hui 75 pays et des centaines d’organisations de la société civile qui agissent à travers le monde pour la transparence de l’action publique, pour sa co-construction avec la société civile et pour l’innovation démocratique.

 

Action des acteurs non-étatiques

Dans le sens d’une démocratie vivante, de plus en plus de consultations citoyennes sont organisées, souvent sous la forme d’États généraux lorsqu’il s’agit de sujets de société majeurs : sur l’agriculture et l’alimentation en 2017, sur la bioéthique en 2018, notamment.

Le comité économique et social européen (CESE) plaide pour une mise en œuvre de l’Agenda 2030 corrélée à une refonte de la gouvernance européenne car :

« Il convient de mettre en place des mécanismes de gouvernance participative fondés sur les principes de transparence et de responsabilisation, afin de veiller à ce que la société civile joue un rôle de premier plan dans la mise en œuvre, le suivi et le réexamen des ODD. Si l’on veut relever ces défis, il convient de développer plus avant les modalités existantes en matière de gouvernance participative et d’association des parties prenantes au niveau de l’UE »

(Brenda King, rapporteur du rapport d’information du CESE sur le thème « Participation de la société civile à la mise en œuvre du programme pour l’après-2015 »)

Au niveau multilatéral, les ONG s’organisent pour donner corps à l’ODD16. C’est le cas par exemple, du Forum international des plateformes Nationales d’ONG (FIP) qui plaide pour la production d’une déclaration commune des ONG lors des Forums politiques de haut-niveau sur les ODD et alerte sur les problèmes de la réduction de l’espace pour la société civile dans le monde.

20% des crédits délégués par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères pour financer des initiatives de la société civile française engagée dans la solidarité internationale sont attribués au secteur des droits humains, de la gouvernance et des populations vulnérables dans les pays en développement.

Pour aller plus loin

Consulter les ressources liées à l’ODD16 :

S’appuyer sur l’éducation et la formation tout au long de la vie

Lutter contre le changement climatique et protéger l’atmosphère

Lutter contre les inégalités et la pauvreté et assurer la solidarité et la cohésion sociale


administrateur Publié le : Jeudi 04 mai 2023 @ 12:24:15

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[TV/RADIO] semaine du 6 au 12 mai 2023

¤ Samedi 6 mai à 20h00 sur LCP "Le temps des ouvriers -4-  de 1936 à nos jours - 2020 - 60 min"
¤ Samedi 6 mai à 23h20 sur ARTE "Intelligence artificielle: quand les émotions s'en mêlent - 2021 -
60 min"
¤ Lundi 8 mai à 21h05 sur France Culture "Être et savoir, le magazine de l'éducation - 2023 - 55 min"
¤ Vendredi 12 mai à 14h40 sur LCP "Mark Zuckerberg, l'empereur de Facebook - 2023 - 70 min"
¤ Vendredi 12 mai à 21h00 sur France Culture  "Le meilleur des mondes - 2023 - 55 min"

  Sans oublier   Lumni,   La terre au carré  ainsi que L’Esprit Sorcier


claudeBLADOU Publié le : Mercredi 03 mai 2023 @ 21:14:24

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Objectif 15 : Préserver et restaurer les écosystèmes terrestres, en veillant à les exploiter de façon durable, gérer durablement les forêts, lutter contre la désertification, enrayer et inverser le processus de dégradation des sols et mettre fin

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La nature est indispensable à notre survie : elle nous fournit de l’oxygène, régule nos conditions météorologiques, pollinise nos cultures, produit de quoi nous nourrir et nous vêtir. Pourtant, la nature est soumise à une pression croissante. Au total, 75 % de la surface terrestre a été altérée par l’activité humaine, obligeant la faune et la flore à se replier dans des espaces de plus en plus restreints.

Environ 1 million d’espèces animales et végétales sont déjà menacées d’extinction, beaucoup dans les décennies à venir, indique le Rapport 2019 de l’évaluation mondiale de la biodiversité et des services écosystémiques. Le rapport appelle à des changements transformateurs afin de restaurer et de protéger la nature. Il constate que la santé des écosystèmes, dont l’humanité tout entière ainsi que toutes les autres espèces dépendent, se détériore plus rapidement que jamais, affectant les fondements mêmes de nos économies, nos moyens de subsistance, notre sécurité alimentaire, notre santé et notre qualité de vie dans le monde entier.

La déforestation et la désertification — causées par les activités humaines et les changements climatiques — posent des défis majeurs au développement durable et ont des répercussions négatives sur la vie et les moyens de subsistance de millions de personnes. Les forêts sont d’une importance vitale pour le maintien de la vie sur Terre et jouent un rôle majeur dans la lutte contre les changements climatiques. Selon le rapport La Situation des forêts du monde 2020, depuis 1990, quelque 420 millions d’hectares de forêts ont disparu par conversion de ces espaces à d’autres utilisations, notamment agricoles. Nous devons investir dans la restauration des sols afin d’améliorer les moyens de subsistance, de réduire les vulnérabilités et de réduire les risques pour l’économie.

En outre, la santé de notre planète constitue également un facteur important dans l’apparition des zoonoses, c’est-à-dire des maladies qui se transmettent de l’animal à l’homme, et vice-versa. À mesure que nous empiétons sur des écosystèmes fragiles, nous multiplions les contacts entre l’humain et la faune sauvage, ce qui permet aux agents pathogènes présents dans la faune sauvage de se propager au bétail et à l’homme, augmentant ainsi le risque d’apparition et de propagation des maladies.

En savoir plus sur le site des Nations Unies

https://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/biodiversity/

Cibles

15.1 D’ici à 2020, garantir la préservation, la restauration et l’exploitation durable des écosystèmes terrestres et des écosystèmes d’eau douce et des services connexes, en particulier les forêts, les zones humides, les montagnes et les zones arides, conformément aux obligations découlant des accords internationaux

15.2 D’ici à 2020, promouvoir la gestion durable de tous les types de forêt, mettre un terme à la déforestation, restaurer les forêts dégradées et accroître considérablement le boisement et le reboisement au niveau mondial

15.3 D’ici à 2030, lutter contre la désertification, restaurer les terres et sols dégradés, notamment les terres touchées par la désertification, la sécheresse et les inondations, et s’efforcer de parvenir à un monde neutre en matière de dégradation des terres.

15.4 D’ici à 2030, assurer la préservation des écosystèmes montagneux, notamment de leur biodiversité, afin de mieux tirer parti de leurs bienfaits essentiels pour le développement durable

15.5 Prendre d’urgence des mesures énergiques pour réduire la dégradation du milieu naturel, mettre un terme à l’appauvrissement de la biodiversité et, d’ici à 2020, protéger les espèces menacées et prévenir leur extinction

15.6 Favoriser le partage juste et équitable des bénéfices découlant de l’utilisation des ressources génétiques et promouvoir un accès approprié à celles-ci, ainsi que cela a été décidé à l’échelle internationale

15.7 Prendre d’urgence des mesures pour mettre un terme au braconnage et au trafic d’espèces végétales et animales protégées et s’attaquer au problème sous l’angle de l’offre et de la demande

15.8 D’ici à 2020, prendre des mesures pour empêcher l’introduction d’espèces exotiques envahissantes, atténuer sensiblement les effets que ces espèces ont sur les écosystèmes terrestres et aquatiques et contrôler ou éradiquer les espèces prioritaires

15.9 D’ici à 2020, intégrer la protection des écosystèmes et de la biodiversité dans la planification nationale, dans les mécanismes de développement, dans les stratégies de réduction de la pauvreté et dans la comptabilité

15.a Mobiliser des ressources financières de toutes provenances et les augmenter nettement pour préserver la biodiversité et les écosystèmes et les exploiter durablement

15.b Mobiliser d’importantes ressources de toutes provenances et à tous les niveaux pour financer la gestion durable des forêts et inciter les pays en développement à privilégier ce type de gestion, notamment aux fins de la préservation des forêts et du reboisement

15.c Apporter, à l’échelon mondial, un soutien accru à l’action menée pour lutter contre le braconnage et le trafic d’espèces protégées, notamment en donnant aux populations locales d’autres moyens d’assurer durablement leur subsistance

Agenda 2030 en FRANCE

https://www.agenda-2030.fr/17-objectifs-de-developpement-durable/article/odd15-preserver-et-restaurer-les-ecosystemes-terrestres

Le quinzième objectif vise à mettre en place une gestion durable des écosystèmes terrestres (forêts et montagnes) en préservant la biodiversité et les sols et limitant les impacts de long terme des catastrophes naturelles. Il appelle à ce que la protection des écosystèmes et de la biodiversité soit intégrée dans les planifications nationales et stratégies de réduction de la pauvreté. L’ODD15 souligne l’importance de protéger les espèces menacées via une coopération internationale renforcée pour lutter contre le braconnage et le trafic et mettre en place des mesures de contrôle, voire d’éradication, d’espèces exotiques envahissantes néfastes pour les écosystèmes.

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Présentation

Cibles

Cibles de l’ODD15
Titre de la cible Descriptif de la cible
Préservation des écosystèmes terrestres 15.1 : D’ici à 2020, garantir la préservation, la restauration et l’exploitation durable des écosystèmes terrestres et des écosystèmes d’eau douce et des services connexes, en particulier les forêts, les zones humides, les montagnes et les zones arides, conformément aux obligations découlant des accords internationaux
Gestion durable des forêts 15.2 : D’ici à 2020, promouvoir la gestion durable de tous les types de forêt, mettre un terme à la déforestation, restaurer les forêts dégradées et accroître considérablement le boisement et le reboisement au niveau mondial
Dégradation des sols 15.3 : D’ici à 2030, lutter contre la désertification, restaurer les terres et sols dégradés, notamment les terres touchées par la désertification, la sécheresse et les inondations, et s’efforcer de parvenir à un monde sans dégradation des sols
Écosystèmes montagneux 15.4 : D’ici à 2030, assurer la préservation des écosystèmes montagneux, notamment de leur biodiversité, afin de mieux tirer parti de leurs bienfaits essentiels pour le développement durable
Biodiversité et espèces menacées 15.5 : Prendre d’urgence des mesures énergiques pour réduire la dégradation du milieu naturel, mettre un terme à l’appauvrissement de la biodiversité et, d’ici à 2020, protéger les espèces menacées et prévenir leur extinction
Ressources génétiques 15.6 : Favoriser le partage juste et équitable des bénéfices découlant de l’utilisation des ressources génétiques et promouvoir un accès approprié à celles-ci, ainsi que cela a été décidé à l’échelle internationale
Braconnage et trafics d’espèces protégées 15.7 : Prendre d’urgence des mesures pour mettre un terme au braconnage et au trafic d’espèces végétales et animales protégées et s’attaquer au problème sous l’angle de l’offre et de la demande
Espèces envahissantes 15.8 : D’ici à 2020, prendre des mesures pour empêcher l’introduction d’espèces exotiques envahissantes, atténuer sensiblement les effets que ces espèces ont sur les écosystèmes terrestres et aquatiques et contrôler ou éradiquer les espèces prioritaires
Intégration de la biodiversité dans les politiques 15.9 : D’ici à 2020, intégrer la protection des écosystèmes et de la biodiversité dans la planification nationale, dans les mécanismes de développement, dans les stratégies de réduction de la pauvreté et dans la comptabilité
Financement (Biodiversité) 15.a : Mobiliser des ressources financières de toutes provenances et les augmenter nettement pour préserver la biodiversité et les écosystèmes et les exploiter durablement
Financement (Forêts) 15.b : Mobiliser d’importantes ressources de toutes provenances et à tous les niveaux pour financer la gestion durable des forêts et inciter les pays en développement à privilégier ce type de gestion, notamment aux fins de la préservation des forêts et du reboisement
Moyens dans la lutte contre le braconnage 15.c : Apporter, à l’échelon mondial, un soutien accru à l’action menée pour lutter contre le braconnage et le trafic d’espèces protégées, notamment en donnant aux populations locales d’autres moyens d’assurer durablement leur subsistance

Indicateurs de suivi

Les indicateurs de suivi mondial des 17 Objectifs de développement durable ne conviennent pas nécessairement à la situation et enjeux de chaque pays. Des déclinaisons ont été proposée aux échelles européenne et française.


Relations avec les autres ODD

Les 17 objectifs de l’Agenda 2030 sont imbriqués et indissociables. Pour la bonne atteinte d’un ODD, la prise en compte de ses relations avec chacun des 16 autres est essentielle. Chaque ODD est donc directement ou indirectement impacté par les autres.

Sous forme de « rosace », ces animations servent à identifier les connexions ou « interrelations » existantes entre un ODD précis et chacun des 16 autres et mettre en lumière les sujets communs entre objectif. Elles donnent à l’utilisateur des pistes sur la meilleure manière de mettre en œuvre un ODD pour en atteindre un autre.

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Où en est la France ?

Enjeux domestiques

La France est riche d’un patrimoine naturel exceptionnel par sa diversité. C’est un des dix-huit pays « mégadivers » du monde abritant plus de 1 % des espèces vasculaires endémiques. Cette richesse s’explique par le fait que la France, en tant que deuxième puissance maritime mondiale, dispose de cinq « hotspots » de biodiversité en Méditerranée et en outremer. Elle fait également partie des dix pays présentant le plus grand nombre d’espèces menacées.

En 2015, le Museum National d’Histoire Naturelle a recensé 160 612 espèces de faune, flore et fonge, terrestres et marines, sur le territoire français : 88 922 espèces en métropole et 76 521 en Outre-Mer. En outre, 367 espèces nouvelles pour la science on été répertoriées, soit en moyenne une espèce par jour.

Ces chiffres confirment la richesse de la biodiversité de métropole et d’Outre-mer, mais aussi sa fragilité. Ainsi le territoire français est-il concerné par 1 260 espèces éteintes ou menacées au niveau mondial.

Adopter une approche écosystémique et lutter contre la dégradation des milieux apparaissent aussi comme des enjeux centraux de préservation de la biodiversité, face à l’artificialisation des sols.

L’approche nationale ne recoupe pas exactement les cibles de l’ODD15. Cela s’explique par la préexistence d’une politique nationale de conservation de la biodiversité antérieure à l’adoption de l’Agenda 2030.

 

9,3 %des sols français sont artificialisés en 2014 (ministère de la Transition écologique et solidaire, 2016).

 

Enjeux internationaux

Environ 1,8 million d’espèces différentes ont été décrites sur notre planète, dont 280 000 dans les mers et les océans. Les spécialistes estiment que 5 à 100 millions d’espèces peuplent notre planète alors qu’ils décrivent, chaque année, de l’ordre de 15 000 espèces nouvelles.

Dans le même temps, les experts indiquent que la moitié des espèces vivantes pourrait disparaître d’ici un siècle, compte tenu du rythme actuel d’extinction 100 à 1 000 fois supérieur au taux naturel. Certains scientifiques parlent d’ailleurs d’une possible prochaine sixième extinction de masse des espèces, après celle des dinosaures il y a 65 millions d’années.

La dynamique actuelle est d’ailleurs beaucoup plus rapide (l’extinction des dinosaures s’est étalée sur plusieurs centaines de milliers d’années) et elle est quasi exclusivement liée aux activités humaines.

L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) propose un inventaire mondial de l’état de conservation des espèces et une liste rouge mondiale des espèces menacées.

En 2016, près de 30 % des 85 000 espèces étudiées par l’UICN sont menacées, dont 25 % des mammifères, 13 % des oiseaux, 34 % des conifères pour ne citer qu’elles.

Les milieux naturels sont également fragilisés ou détruits par les activités humaines : sur l’ensemble de la planète, 60 % d’entre eux ont été dégradés au cours des cinquante dernières années et près de 70 % sont exploités au-delà de leur capacité, tels les milieux forestiers.

La neutralité en matière de dégradation des terres (cible ODD 15.3) est un nouveau paradigme destiné à enrayer la perte continue de terres saines. L’intention est de contrebalancer les pertes par des gains afin de parvenir à une situation où les terres saines et productives ne subissent plus aucune perte nette. À ce jour, 113 pays ont convenu de faire de transposer cette cible en objectif national d’action.

Chiffres clés

  • Le taux de boisement en France métropolitaine est passé de 26,4 % en 1990 à 30,7 % en 2014. Dans les territoires ultramarins, ce taux est de 85%, relativement stable depuis 1990 (Observatoire national de biodiversité, 2016).
  • La France est concernée par 31 % des espèces figurant dans la liste rouge des espèces menacées de l’Union Internationale pour la Conservation et la Nature (UICN).
  • En France, la population d’oiseaux communs a diminué de 22 % entre 1990 et 2017 (Observatoire national de biodiversité, 2018).
  • L’aide publique au développement de la France affectée à la biodiversité a atteint 363 millions d’euros en 2016 ; soit 34 % par rapport à 2015 (Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, 2017).

Actions de la France

Action de l’État

En France, la loi relative à la protection de la nature de 1976 a constitué une étape clef de la prise de conscience par la société française des enjeux de conservation de la nature, et du lancement d’une politique structurée de préservation des habitats et des espèces. Le dynamisme des partenariats entre la société civile et les autorités a permis de mettre en place des processus innovants. L’architecture de cette politique repose sur :

  • des dispositifs de recueil et de capitalisation de la connaissance de la biodiversité performants (tels le système d’information sur la nature et les paysages),
  • une logique inclusive rapprochant les politiques de l’eau, de la biodiversité et des milieux marins au sein d’une même service dédié du ministère en charge de l’écologie, avec des mécanismes de soutien financiers communs ;
  • une stratégie de création d’aires protégées reposant sur le principe de conservation par les usages. Elle est mise en œuvre de façon décentralisée et implique l’ensemble des parties prenantes (élus, agriculteurs, chasseurs, ONG) dans le cadre d’instances de gouvernance nationales et locales ;
  • une stratégie nationale pour la biodiversité visant à mettre en synergie toutes les composantes de la société civile et en particulier des entreprises pour la réalisation de projets en faveur de la biodiversité ;
  • un accent mis, au-delà des espèces et des espaces remarquables, sur la nécessaire protection de la biodiversité ordinaire également vulnérable à l’artificialisation des espaces, à la fragmentation des milieux et au changement climatique. Cela a conduit à la mise en place d’une trame verte et bleue reprise, au niveau national, dans la planification de l’aménagement de l’espace et, au niveau européen, par une politique de la nature au service de la restauration des continuités écologiques.

La politique française de la biodiversité a été complétée par la Loi du 8 août 2016 pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages ; elle s’articule autour de six grands principes :

  1. la solidarité écologique,
  2. la non régression de la biodiversité,
  3. éviter, réduire et compenser les impacts,
  4. l’absence de perte nette de biodiversité,
  5. la réparation du préjudice écologique,
  6. le partage des avantages liés à l’utilisation des ressources génétiques.

La mise en œuvre de ce cadre national peut compter depuis 2017 sur la toute nouvelle Agence française pour la biodiversité créée par la loi de 2016. Elle vient en appui aux acteurs publics mais travaille également en partenariat étroit avec les acteurs socio-économiques. Elle a aussi vocation à aller à la rencontre du public pour mobiliser les citoyens en faveur de la biodiversité.

En complément, le ministère en charge de l’écologie a lancé au printemps 2018, une stratégie de mobilisation de la France en faveur de la préservation la biodiversité.

Afin d’identifier des mesures complémentaires en transversalité avec les autres ministères, un comité interministériel sur la biodiversité est créé cette même année. il se réunira régulièrement, notamment pour préparer l’échéance de la COP15 sur la biodiversité prévue en Chine en 2020.

À l’échelle internationale, la France a intensifié sa mobilisation pour la lutte contre la déforestation en s’associant aux Déclarations d’Amsterdam (dont elle assure la présidence au premier semestre 2018) et en prenant l’engagement de mettre fin à l’importation de produits contribuant à la déforestation (Plan national sur le climat, 2017).

La France est également active dans les travaux des conventions internationales relatives à la protection de la biodiversité. L’ensemble des obligations découlant de ces cadres sont reprises, à la fois dans les politiques européennes et françaises relatives à la biodiversité.

La France est en outre membre de différentes coalitions pour la préservation des espèces. A titre d’exemple, le Partenariat pour la Survie des Grands Singes, qui regroupe 100 acteurs à travers le monde (État, organismes de conservations, entreprises, etc.) a été créé au sein de l’ONU en 2001 pour assurer la survie à long terme des grands singes, ainsi que de leurs habitats en Afrique et en Asie.

La France accueillera en juin 2020, à Marseille, le prochain Congrès mondial de la nature organisé tous les 4 ans par l’Union internationale pour la conservation de la nature. Un tel évènement constituera une opportunité pour mobiliser la société civile en amont de l’adoption d’un nouveau cadre stratégique mondial pour la biodiversité lors de la COP15.

En 2016, la France a dépassé l’« objectif » de doublement de ses flux financiers (211 millions d’euros) en faveur de la biodiversité fixé lors de la COP11 d’Hyderabad en 2012. La poursuite de cet effort est inscrite dans les conclusions du Comité interministériel de la coopération internationale et du développement en 2018.

En 2016, La France a engagé 381 millions d’euros (dont 44 % en Afrique) en faveur de la mise en œuvre de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification dans les pays en développement.

Action des acteurs non-étatiques

Les collectivités se sont engagées pour la protection et la gestion du patrimoine naturel à travers la création de réserves naturelles régionales (au 1er août 2017, on compte 170 réserves naturelles régionales couvrant 39 568 hectares en France) ou encore via la mise en œuvre d’une politique sur les espaces naturels sensibles qui concerne 73 % des départements (source : UICN). Elles ont également pris des initiatives volontaires comme la création d’observatoires de la biodiversité, la préservation de corridors écologiques, ou l’élaboration de stratégies régionales pour la biodiversité.

De nombreuses ONG environnementales françaises s’impliquent pour la préservation de la biodiversité et des ressources naturelles : la Fondation Nature Environnement (FNE), l’association Humanité et Biodiversité, la Fondation pour la nature et l’homme (FNH), la Ligue de protection des oiseaux (LPO) sont particulièrement engagées dans le dialogue national environnemental sur ces sujets, notamment dans le cadre du Conseil national de la transition écologique.

La loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages précédemment évoquée institue par ailleurs deux instances nationales aux missions bien distinctes :

  • Une instance d’information, d’échanges et de consultation sur les questions stratégiques liées à la biodiversité : le Comité national de la biodiversité. Composé d’élus, d’associations, de propriétaires fonciers, d’organisations socioprofessionnelles, d’usagers et de scientifiques, ce comité a plus précisément vocation à développer des réflexions stratégiques et prospectives dans le but de contribuer à la réflexion du gouvernement concernant la politique de la biodiversité.
  • Une instance d’expertise scientifique et technique : le Conseil national de la protection de la nature composé de soixante experts interdisciplinaires et indépendants reconnus pour leurs travaux dans les domaines des sciences de la vie et de la terre ainsi que des sciences humaines et sociales.

Pour aller plus loin

Consulter les ressources liées à l’ODD15 :

Préserver la biodiversité, les milieux et les ressources

Soutenir des modes de production et de consommation responsables

Agir pour la santé et le bien-être de toutes et tous


administrateur Publié le : Jeudi 13 avril 2023 @ 21:09:59

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Objectif 14 : Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable

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L’océan est à la base des phénomènes mondiaux qui rendent notre planète habitable pour l’humanité. L’eau de pluie, l’eau potable, les conditions météorologiques, le climat, les côtes, une grande partie de nos aliments et même l’oxygène de l’air que nous respirons, tous sont fournis et régulés par les océans.

La gestion prudente de cette ressource vitale mondiale est un élément clé pour un avenir durable. Cependant, à l’heure actuelle, les eaux côtières se détériorent continuellement à cause de la pollution, et l’acidification des océans a un effet de confrontation sur le fonctionnement des écosystèmes et de la biodiversité. Cela a également un impact négatif sur la pêche artisanale.

La sauvegarde de notre océan doit rester une priorité. De plus, la biodiversité marine est essentielle à la santé des hommes et à celle de notre planète. Les aires marines protégées doivent être gérées efficacement et dotées de ressources suffisantes. De même, des réglementations doivent être mises en place pour réduire la surpêche, la pollution marine et l’acidification des océans.

En savoir plus sur le site des Nations Unies

https://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/oceans/

Cibles

14.1   D’ici à 2025, prévenir et réduire nettement la pollution marine de tous types, en particulier celle résultant des activités terrestres, y compris les déchets en mer et la pollution par les nutriments

14.2   D’ici à 2020, gérer et protéger durablement les écosystèmes marins et côtiers, notamment en renforçant leur résilience, afin d’éviter les graves conséquences de leur dégradation et prendre des mesures en faveur de leur restauration pour rétablir la santé et la productivité des océans

14.3   Réduire au maximum l’acidification des océans et lutter contre ses effets, notamment en renforçant la coopération scientifique à tous les niveaux

14.4   D’ici à 2020, réglementer efficacement la pêche, mettre un terme à la surpêche, à la pêche illicite, non déclarée et non réglementée et aux pratiques de pêche destructrices et exécuter des plans de gestion fondés sur des données scientifiques, l’objectif étant de rétablir les stocks de poissons le plus rapidement possible, au moins à des niveaux permettant d’obtenir un rendement constant maximal compte tenu des caractéristiques biologiques

14.5   D’ici à 2020, préserver au moins 10 % des zones marines et côtières, conformément au droit national et international et compte tenu des meilleures informations scientifiques disponibles

14.6   D’ici à 2020, interdire les subventions à la pêche qui contribuent à la surcapacité et à la surpêche, supprimer celles qui favorisent la pêche illicite, non déclarée et non réglementée et s’abstenir d’en accorder de nouvelles, sachant que l’octroi d’un traitement spécial et différencié efficace et approprié aux pays en développement et aux pays les moins avancés doit faire partie intégrante des négociations sur les subventions à la pêche menées dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce

14.7   D’ici à 2030, faire mieux bénéficier les petits États insulaires en développement et les pays les moins avancés des retombées économiques de l’exploitation durable des ressources marines, notamment grâce à une gestion durable des pêches, de l’aquaculture et du tourisme

14.a   Approfondir les connaissances scientifiques, renforcer les capacités de recherche et transférer les techniques marines, conformément aux Critères et principes directeurs de la Commission océanographique intergouvernementale concernant le transfert de techniques marines, l’objectif étant d’améliorer la santé des océans et de renforcer la contribution de la biodiversité marine au développement des pays en développement, en particulier des petits États insulaires en développement et des pays les moins avancés

14.b   Garantir aux petits pêcheurs l’accès aux ressources marines et aux marchés

14.c   Améliorer la conservation des océans et de leurs ressources et les exploiter de manière plus durable en application des dispositions du droit international, énoncées dans la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, qui fournit le cadre juridique requis pour la conservation et l’exploitation durable des océans et de leurs ressources, comme il est rappelé au paragraphe 158 de « L’avenir que nous voulons »

Agenda 2030 en FRANCE

https://www.agenda-2030.fr/17-objectifs-de-developpement-durable/article/odd14-conserver-et-exploiter-de-maniere-durable-les-oceans-les-mers-et-les

Le quatorzième objectif promeut la conservation et l’exploitation durable des écosystèmes marins et côtiers, selon trois ambitions fondatrices : une gestion plus durable des ressources via la préservation de 10 % des zones marines et côtières, la lutte contre la surpêche et la pêche illicite ; l’accélération des recherches scientifiques et du transfert de techniques pour renforcer la résilience des écosystèmes et réduire au maximum l’acidification des océans ; la conception de la gestion durable des ressources marines comme une opportunité de développement économique et touristique pour les petits États insulaires et les pays les moins avancées.

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Présentation

Cibles

Cibles de l’ODD14
Titre de la cible Descriptif de la cible
Pollutions marines 14.1 D’ici à 2025, prévenir et réduire nettement la pollution marine de tous types, en particulier celle résultant des activités terrestres, y compris les déchets en mer et la pollution par les nutriments
Écosystèmes marins et côtiers 14.2 D’ici à 2020, gérer et protéger durablement les écosystèmes marins et côtiers, notamment en renforçant leur résilience, afin d’éviter les graves conséquences de leur dégradation et prendre des mesures en faveur de leur restauration pour rétablir la santé et la productivité des océans
Acidification des océans 14.3 Réduire au maximum l’acidification des océans et lutter contre ses effets, notamment en renforçant la coopération scientifique à tous les niveaux
Réglementation de la pêche 14.4 D’ici à 2020, réglementer efficacement la pêche, mettre un terme à la surpêche, à la pêche illicite, non déclarée et non réglementée et aux pratiques de pêche destructrices et exécuter des plans de gestion fondés sur des données scientifiques, l’objectif étant de rétablir les stocks de poissons le plus rapidement possible, au moins à des niveaux permettant d’obtenir un rendement constant maximal compte tenu des caractéristiques biologiques
Préservation de zones marines 14.5 D’ici à 2020, préserver au moins 10 % des zones marines et côtières, conformément au droit national et international et compte tenu des meilleures informations scientifiques disponibles
Subventions nuisibles à la pêche 14.6 D’ici à 2020, interdire les subventions à la pêche qui contribuent à la surcapacité et à la surpêche, supprimer celles qui favorisent la pêche illicite, non déclarée et non réglementée et s’abstenir d’en accorder de nouvelles, sachant que l’octroi d’un traitement spécial et différencié efficace et approprié aux pays en développement et aux pays les moins avancés doit faire partie intégrante des négociations sur les subventions à la pêche menées dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce
Petits États insulaires 14.7 D’ici à 2030, faire mieux bénéficier les petits États insulaires en développement et les pays les moins avancés des retombées économiques de l’exploitation durable des ressources marines, notamment grâce à une gestion durable des pêches, de l’aquaculture et du tourisme
Recherche et transferts de techniques marines 14.a Approfondir les connaissances scientifiques, renforcer les capacités de recherche et transférer les techniques marines, conformément aux Critères et principes directeurs de la Commission océanographique intergouvernementale concernant le transfert de techniques marines, l’objectif étant d’améliorer la santé des océans et de renforcer la contribution de la biodiversité marine au développement des pays en développement, en particulier des petits États insulaires en développement et des pays les moins avancés
Préservation de la pêche artisanale 14.b Garantir aux petits pêcheurs l’accès aux ressources marines et aux marchés
Droit de la mer 14.c Améliorer la conservation des océans et de leurs ressources et les exploiter de manière plus durable en application des dispositions du droit international, énoncées dans la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, qui fournit le cadre juridique requis pour la conservation et l’exploitation durable des océans et de leurs ressources, comme il est rappelé au paragraphe 158 de « L’avenir que nous voulons »

Indicateurs de suivi

Les indicateurs de suivi mondial des 17 Objectifs de développement durable ne conviennent pas nécessairement à la situation et enjeux de chaque pays. Des déclinaisons ont été proposée aux échelles européenne et française.


Où en est la France ?

Enjeux domestiques

La France dispose d’un domaine maritime de 11 millions de km², dont 97 % dans les Outre-mer,. C’est le deuxième domaine maritime du monde après celui des États-Unis, ce qui lui confère une grande responsabilité vis-à-vis de l’ODD14.

10 % des récifs coralliens et 20 % des atolls de la planète sont localisés dans les eaux françaises. Près de 10 % de la diversité mondiale des espèces marines y est présente.

Il convient de respecter un juste équilibre entre la préservation de cette biodiversité exceptionnelle d’une part, et l’exploitation des ressources marines d’autre part. Cette dernière constitue en effet une source d’emploi et de revenus essentielles. Les travaux de l’initiative française pour les récifs coralliens (Ifrecor) souligne l’importance de la pêche côtière lagunaire commerciale et vivrière, avec une estimation des services rendus en la matière par les écosystèmes coralliens de plus de 215 milliards d’euros annuels.

Pour protéger la biodiversité marine et ses externalités positives, la France a choisi de mener une politique volontariste de création et de gestion d’aires marines protégées dans toutes ses eaux, métropolitaines et ultra-marines.

La cinquième plus grande réserve marine dans le monde se situe ainsi désormais dans les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF).

 

240 000des espèces marines répertoriées au plan mondial sont abritées dans les zones économiques exclusives françaises (EFESE-MER).

 

Enjeux internationaux

Le climat, la météo, les ressources naturelles, une grande partie de notre nourriture, et même l’oxygène de l’air dépendent directement ou indirectement de l’écosystème marin et aquatique.

En effet, 70,8 % de la surface de la Terre sont recouverts par l’océan qui joue un rôle climatique majeur.

Les populations vivant sur les zones littorales (un habitant sur deux) bénéficient de facilités pour le transport, l’alimentation (ressources marines issues de la pêche) et de l’installation de sources d’énergie renouvelables (ODD7). Mais elles sont aussi susceptibles d’être concernées par des phénomènes météorologiques spécifiques (tels que les cyclones, les tsunamis, l’augmentation du niveau des océans).

Les océans absorbent environ 30 % du CO2 émis par les activités humaines. L’acidité des océans a ainsi été multipliée par 3 depuis le début de la révolution industrielle, du fait de la pollution des eaux (activités maritimes, rejets polluants…). À cela s’ajoute des phénomènes de destruction ou de dégradation des espaces marins et littoraux (notamment par l’artificialisation du littoral ou la périurbanisation).

L’enjeu de la pêche est également majeur, 30 % des stocks mondiaux de poisson étant surexploités. La consommation de poissons par habitant est passée de 9,9 kg dans les années 1960 (5,2 kg dans les régions en développement) à 19,7 kg en 2013 (18,8 kg dans les régions en développement).

 

70,8 %de la surface de la Terre est recouverte par l’océan.

 

Chiffres clés

  • La zone économique exclusive française couvre 11 millions de km2 dont 97 % se situent en Outre-mer dans quatre des cinq océans mondiaux (ministère des Outre-mer).
  • La France détient la quatrième plus grande surface de récifs coralliens au monde (55 000 km2) répartis dans l’ensemble des océans (Ifrecor).
  • En 2014, 57 millions de personnes travaillaient dans le secteur primaire des captures, et la plus grande majorité dans la pêche à petite échelle ou artisanale (Organisation des Nations unies pour l’Alimentation).
  • Les plastiques représentent 75 % des déchets marins ; 94 % des estomacs d’oiseaux de mer du Nord en contiennent et 86 % des tortues marines les ingèrent en les confondant avec le zooplancton (ministère de la Transition écologique).
  • la France a plus de 20 % de ses zones marines côtières placées sous statut d’aires marines protégées.

Actions de la France

Action de l’État

Sur le territoire national, l’État français a défini une stratégie de la mer et du littoral qui doit conduire à la planification équilibrée des zones marines et côtières pour maintenir le bon état écologique du milieu marin sur les quatre façades métropolitaines et les bassins ultra-marins (14.2). Elle y promeut une politique ambitieuse de préservation des rivages et de la biodiversité, y compris en Outre-mer pour la protection des récifs coralliens et des mangroves (plus du tiers sont désormais protégés et confiés au conservatoire du littoral) et ambitionne une couverture de 32 % de ses eaux sous juridiction par des aires marines protégées (14.2 et 14.5).

La France lutte contre les pollutions d’origine tellurique, maritime et le bruit sous-marin et a interdit les sacs plastiques à usage unique (14.1). Elle soutient également l’approche écosystémique des ressources marines et côtières et une gestion de la pêche et de l’aquaculture fondée sur les meilleurs avis scientifiques.

Ci-après est proposé un panorama non exhaustif des politiques publiques françaises contribuant à l’ODD14 :

  • La politique de l’eau est fondée sur quatre grandes lois et encadrée par la directive-cadre européenne sur l’eau, publiée en 2000. Ce texte définit la notion de « bon état des eaux », objectif fondamental pour la cible 14.1 (lutte contre les pollutions telluriques dont les déchets plastiques).
  • La politique de prévention des déchets terrestres et de promotion de l’économie circulaire est essentielle pour réduire les déchets marins.
  • La stratégie nationale pour la mer et le littoral, qui donne un cadre de référence pour les politiques publiques concernant la mer et le littoral et, plus généralement, pour tous les acteurs de l’économie maritime et des littoraux
  • La politique de gestion d’aires marines protégées, désormais mise en œuvre par l’Agence française pour la biodiversité. Près de 450 aires marines protégées ont été créées en métropole et dans les outre-mer.
  • La loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, promulguée le 9 août 2016, renforce la protection de la biodiversité marine : elle prévoit la mise en place de zones de conservation halieutique ; dispositif anti-collision sur les navires français pour protéger les cétacés, objectifs de protection des mangroves et des récifs coralliens en outre-mer.
  • L’Ifrecor, l’initiative française pour les récifs coralliens, qui favorise la prise en compte des milieux récifaux et écosystèmes associés dans les stratégies, schémas et plans d’adaptation territoriaux en régions Outre-mer.
  • La mise en œuvre de plans nationaux de protection des espèces menacées intégrant un certain nombre d’espèces marines menacées (tortues marines, dugong, etc.)
  • La France s’est dotée d’une feuille de route « zéro plastiques rejeté en mer en 2025 »
  • La France a adopté, l’interdiction à l’horizon 2025 du rejet des sédiments et résidus de dragage pollués, pour réduire le bruit sous-marin

À l’international, la France s’engage dans différentes dynamiques internationales comme la coalition internationale « Stop aux déchets plastiques » ou encore l’Alliance d’initiatives Océan et Climat. La France a initié, via le conservatoire du littoral, le programme international SMILO des petites îles durables et résilientes et soutient le renforcement des capacités et l’implication des communautés locales dans les îles du Pacifique au travers de projets pilotes aux Fidji, en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française et au Vanuatu. La France a soutenu le principe proposé par l’UNESCO visant à consacrer la prochaine décennie aux sciences océaniques et à mettre l’accent sur les interrelations entre l’océan, le climat et la biodiversité ; elle a rejoint la coalition contre l’acidification.

En outre, via la ratification de plusieurs conventions internationales notamment avec l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation, la France participe avec 24 autres pays à une lutte coordonnée contre la pêche illégale, particulièrement nocive. Au-delà, la France soutient avec l’Union européenne (UE) l’adoption par les organisations régionales de gestion des pêches de dispositifs de lutte contre la pêche illicite, de règles de gestion fondées sur l’approche de précaution et la gestion écosystémique.

Au niveau communautaire, la France met en œuvre la politique européenne sur la viabilité économique et sociale de la filière pêche. Ainsi chaque année, les 28 États membres de l’UE s’accordent sur la quantité maximale qu’il est raisonnable de pêcher dans une zone définie afin d’assurer la pérennité de l’exploitation des différents poissons. La politique commune de la pêche a fixé pour objectif que tous les stocks soient pêchés à des niveaux durables d’ici à 2020. L’UE a réalisé d’important progrès au cours des dernières années, puisque 53 espèces de poissons sont désormais exploités de manière durable, contre 5 en 2009.

Concernant la lutte contre la pollution maritime, la France est partie contractante à six conventions des mers régionales sur les dix-huit existantes considérées par les Nations unies comme stratégiques pour la mise en œuvre de l’ODD14 (conventions pour la protection du milieu marin de l’Atlantique du Nord-Est, de Barcelone, de Nairobi, de Carthagène, etc.). Elle s’attache à y promouvoir et valoriser les meilleures pratiques, en particulier dans la lutte contre les pollutions, l’eutrophisation et les déchets plastiques, la promotion des aires marines protégées et la préservation des écosystèmes emblématiques (comme les posidonies en Méditerranée ou les récifs coralliens et les mangroves dans les zones tropicales).

Pour appuyer le développement des pays du Sud, la France appuie les accords de partenariat de pêche durable de l’Union européenne, qui allouent en moyenne 30 millions d’euros par an à douze pays en développement pour mettre en place une gestion durable de leurs activités de pêche.

Action des acteurs non-étatiques

Le référentiel développé depuis 2019 par le ministère de la mer (direction des affaires maritimes) et la Fondation de la mer avec l’appui du Boston consulting group, est disponible. Il permet d’évaluer l’impact des entreprises sur l’océan selon les cibles de l’ODD 14 de l’Agenda 2030.

Le label « Ocean approved® » mis en place en 2021 permet aux entreprises de s’engager pour réduire leur impact sur les océans et de rendre visible leur engagement. Ce label à vocation à être déployé à l’échelle internationale.

Le programme scientifique EFESE-mer sur les écosystèmes marins et littoraux a démarré ses travaux en septembre 2015. Il est piloté par l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) en collaboration avec l’Université de Brest et l’Agence française pour la biodiversité. Le programme évalue les grandes catégories d’écosystèmes marins et leurs services rendus.

L’Alliance Océan -Climat, qui bénéficie d’un ancrage international fort en lien avec l’Unesco est une communauté d’acteurs publics et privés convaincus de la nécessité d’une collaboration structurante pour accélérer la lutte contre le changement climatique. Elle a notamment permis d’accélérer la mobilisation de la communauté scientifique internationale pour la connaissance des liens océan et climat et de lancer des initiatives structurantes dans différentes régions de l’océan mondial sur des thématiques en lien avec les écosystèmes et les activités maritimes très largement portées par des acteurs de la société civile regroupés dans la Plateforme océan et climat.

Planète mer, association loi 1901 marseillaise, a organisé en décembre 2017 une grande journée nationale dédiée aux sciences participatives en milieu marin et littoral pour donner la parole à toutes celles et ceux, professionnel(le)s et citoyen(ne)s, qui se préoccupent du sujet.

D’autres organisations non-gouvernementales, comme Surfrider Foundation Europe développent des expertises et solutions pour la protection des océans.

Reef Check France est un programme d’évaluation international de l’état de santé des récifs coralliens mené par les plongeurs amateurs et encadré par des associations et des experts ; sur l’île de la Réunion, l’Agence pour la recherche et la valorisation marines coordonne ce projet. Ses résultats sont intégrés dans les suivis de l’état de santé des écosystèmes coralliens assurés dans le cadre de l’Ifrecor, lui même venant alimenter le réseau mondial de suivi de l’Initiative internationale pour les récifs coralliens.

Pour aller plus loin

Consulter les ressources liées à l’ODD14 :

Soutenir des modes de production et de consommation responsables

Agir pour la santé et le bien-être de toutes et tous


administrateur Publié le : Jeudi 30 mars 2023 @ 21:03:52

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Objectif 13 : Prendre d’urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques et leurs répercussions -

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L’année 2019 a été la deuxième année la plus chaude de l’histoire et marque la fin d’une décennie (2010- 2019) de chaleur exceptionnelle.

Les niveaux de dioxyde de carbone (CO2) et d’autres gaz à effet de serre enregistrés dans l’atmosphère ont atteint de nouveaux records en 2019.

Les changements climatiques affectent désormais tous les pays sur tous les continents. Ils perturbent les économies nationales et affectent des vies, tandis que les conditions météorologiques changent, le niveau de la mer monte et que les phénomènes météorologiques deviennent plus extrêmes.

Bien que les émissions de gaz à effet de serre devraient diminuer d’environ 6 % en 2020 en raison des restrictions de déplacement et du ralentissement des activités économiques liés à la pandémie de COVID-19, cette amélioration n’est que temporaire. Les changements climatiques ne connaissent aucun répit. Une fois que l’économie mondiale commencera à se remettre de la pandémie, les émissions devraient revenir à des niveaux plus élevés.

Pour sauver des vies et des moyens de subsistance, il faut agir de toute urgence pour lutter à la fois contre la pandémie et contre l’urgence climatique.

À ce titre, l’objectif de l’Accord de Paris, adopté en 2015, est d’intensifier la réponse planétaire à la menace des changements climatiques en maintenant l’augmentation de la température mondiale bien en dessous de 2 °C au-dessus des niveaux préindustriels. De plus, l’Accord vise à affermir la capacité des pays à répondre aux conséquences des changements climatiques grâce à la mise en place de flux financiers adéquats, d’une nouvelle architecture technologique et d’un cadre amélioré de renforcement des capacités.

En savoir plus sur le site des Nations Unies

https://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/climate-change-2/

Cibles

13.1   Renforcer, dans tous les pays, la résilience et les capacités d’adaptation face aux aléas climatiques et aux catastrophes naturelles liées au climat

13.2   Incorporer des mesures relatives aux changements climatiques dans les politiques, les stratégies et la planification nationales

13.3   Améliorer l’éducation, la sensibilisation et les capacités individuelles et institutionnelles en ce qui concerne l’adaptation aux changements climatiques, l’atténuation de leurs effets et la réduction de leur impact et les systèmes d’alerte rapide

13.a   Mettre en œuvre l’engagement que les pays développés parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques ont pris de mobiliser ensemble auprès de multiples sources 100 milliards de dollars des États-Unis par an d’ici à 2020 pour répondre aux besoins des pays en développement en ce qui concerne les mesures concrètes d’atténuation et la transparence de leur mise en œuvre et rendre le Fonds vert pour le climat pleinement opérationnel en le dotant dans les plus brefs délais des moyens financiers nécessaires

13.b   Promouvoir des mécanismes de renforcement des capacités afin que les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement se dotent de moyens efficaces de planification et de gestion pour faire face aux changements climatiques, l’accent étant mis notamment sur les femmes, les jeunes, la population locale et les groupes marginalisés

*Reconnaissant que la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques est la principale instance internationale et intergouvernementale chargée de négocier la réponse mondiale au changement climatique.

Agenda 2030 en FRANCE

https://www.agenda-2030.fr/17-objectifs-de-developpement-durable/article/odd13-prendre-d-urgence-des-mesures-pour-lutter-contre-les-changements

Le treizième objectif vise à renforcer la résilience et la capacité d’adaptation des pays face aux aléas et catastrophes climatiques avec un focus sur le renforcement des capacités des pays les moins avancés et des petits États insulaires en développement. Cette ambition se traduit à chaque échelle : via le renforcement de la coopération internationale au travers notamment de l’opérationnalisation du fonds vert ; dans l’élaboration des politiques et planifications nationales, via la sensibilisation des citoyens et la mise en place de systèmes d’alertes rapides.

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Présentation

Cibles

Cibles de l’ODD13
Titre de la cible Descriptif de la cible
Résilience et adaptation 13.1 : Renforcer, dans tous les pays, la résilience et les capacités d’adaptation face aux aléas climatiques et aux catastrophes naturelles liées au climat.
Politiques climatiques 13.2 : Incorporer des mesures relatives aux changements climatiques dans les politiques, les stratégies et la planification nationales.
Éducation et capacité d’action 13.3 : Améliorer l’éducation, la sensibilisation et les capacités individuelles et institutionnelles en ce qui concerne l’adaptation aux changements climatiques, l’atténuation de leurs effets et la réduction de leur impact et les systèmes d’alerte rapide.
Fonds vert 13.a : Mettre en œuvre l’engagement que les pays développés parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques ont pris de mobiliser ensemble auprès de multiples sources 100 milliards de dollars des États-Unis par an d’ici à 2020 pour répondre aux besoins des pays en développement en ce qui concerne les mesures concrètes d’atténuation et la transparence de leur mise en œuvre et rendre le Fonds vert pour le climat pleinement opérationnel en le dotant dans les plus brefs délais des moyens financiers nécessaires.
Renforcement des capacités 13.b : Promouvoir des mécanismes de renforcement des capacités afin que les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement se dotent de moyens efficaces de planification et de gestion pour faire face aux changements climatiques, l’accent étant mis notamment sur les femmes, les jeunes, la population locale et les groupes marginalisés.

Indicateurs de suivi

Les indicateurs de suivi mondial des 17 Objectifs de développement durable ne conviennent pas nécessairement à la situation et enjeux de chaque pays. Des déclinaisons ont été proposée aux échelles européenne et française.


Où en est la France ?

Enjeux domestiques

En 2015, la France a produit 0,9% des émissions de gaz à effet de serre (GES) mondiales pour une part du PIB mondial de 3,5%, ce qui la place parmi les pays les moins intensifs en émissions de GES. Ces émissions proviennent essentiellement des secteurs du transport, du résidentiel tertiaire, de l’agriculture et de l’industrie. Quant aux émissions relatives à la consommation des ménages, elles restent élevées compte tenu des GES issus de la production de biens importés.

Or, sans réduction drastique des émissions de GES, les coûts économiques, sociaux et environnementaux du changement climatique seront conséquents. Il est donc impératif d’agir pour limiter au maximum le changement climatique.

Pour autant, la politique d’atténuation présente des interactions fortes avec les réalités économiques, sociales et environnementales, qu’il convient d’anticiper pour réussir au mieux la transition écologique et solidaire en France.

Un avis du Conseil économique, social et environnemental (CESE) en date 2015 rappelle que la mondialisation complexifie la démarche de réduction, sur le plan économique. Selon l’avis du CESE, l’effort requis pour faire diminuer les émissions en France est susceptible de pénaliser à court terme l’économie française, particulièrement certains secteurs émetteurs soumis à la concurrence mondiale si des dispositifs d’accompagnement ne sont pas mis en œuvre.

Quant à l’enjeu social de la réduction des émissions, toujours selon le CESE, il porte notamment sur l’évolution des emplois, des qualifications et l’organisation du travail. Il concerne aussi le vivre-ensemble, et la capacité de la société à répondre positivement à un défi collectif.

La France a adopté le 17 août 2015 la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte qui vise à développer une économie bas-carbone avec pour objectif ambitieux de réduire les émissions de 40% d’ici 2030 par rapport à la quantité émise en 1990. Depuis, la France a rehaussé son niveau d’ambition pour contribuer à l’atteinte des nouveaux objectifs issus de l’accord de Paris, en visant désormais la neutralité carbone à l’horizon 2050, c’est-à-dire « trouver un équilibre entre les émissions de l’Homme et la capacité des écosystèmes à absorber du carbone. ».

Dans cette perspective, le Plan Climat du Gouvernement, publié en juillet 2017 pose les bases d’un nouveau modèle de prospérité, plus économe en énergie et en ressources naturelles, et saisir les opportunités offertes en termes d’innovation, d’investissement et de création d’emplois. Il propose un changement profond pour les principaux secteurs émetteurs de gaz à effet de serre : bâtiment, transport, énergie, agriculture et forêt, industrie et déchets. La solidarité avec les plus vulnérables et les plus modestes, au Nord comme au Sud, est un fil rouge pour l’ensemble des actions prévues par le plan, pour ne laisser personne de côté et apporter des solutions à tous.

 

109,8grammes de CO2 se dispersent à chaque kilomètre réalisé par un véhicule en moyenne en France (contre 114, 2 en 2015) (Eurostat, 2018).

 

Enjeux internationaux

L’Agenda 2030 place le climat au cœur du développement. La température à la surface de la planète a déjà augmenté de 1,1°C par rapport aux niveaux préindustriels, et ne doit pas dépasser 2°C et si possible 1,5°C pour respecter l’Accord de Paris, entré en vigueur moins d’une année après son adoption lors de la COP21.

Sécheresses, inondations, élévation du niveau de la mer, cyclones, etc, le réchauffement climatique se fait sentir sur notre planète de manière accrue. Les conséquences négatives, notamment pour le développement, sont bien connues : des îles, des littoraux et des villes côtières sont menacés de disparition, la production agricole subit déjà des pertes importantes qui menacent la sécurité alimentaire, etc. Ses effets sont très visibles dans les pays en développement, qui sont aussi les plus vulnérables, avec des conséquences graves pour l’homme et l’environnement.

Ainsi le constat est clair : des décennies d’efforts passés et à venir pourraient être réduits à néant et les coûts pour répondre aux conséquences deviendraient insoutenables. Le développement durable et la lutte contre la pauvreté ne peuvent être dissociés de la lutte contre le réchauffement climatique et de la protection de l’environnement ou de la biodiversité.

L’Accord de Paris et l’ODD 13 tracent la voie vers des modèles de développement résilients et basses-émissions.

 

3,5 milliards
d'euros
C'est le montant engagé par le groupe de l'Agence française de développement en 2016 pour des financements climats (AFD, 2017).

 

Chiffres clés

  • Les émissions de gaz à effet de serre (GES) ont baissé de 14,4 % entre 1990 et 2015 sur le territoire français (ministère de la Transition écologique et solidaire, 2016).
  • Les émissions de GES par habitant ont diminué de 24 % sur cette même période (ministère de la Transition écologique et solidaire, 2016).
  • Depuis 2005, l’AFD a engagé plus de 24 milliards d’euros dans des projets avec des co-bénéfices climat (AFD, 2017).
  • La part des énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie a doublé entre 2005 et 2017 ; elle atteint désormais 17 % (Eurostat, 2018).

Actions de la France

Action de l’État

Le Plan Climat du gouvernement, publié en juillet 2017, décrit la manière dont la France compte renforcer son action pour le climat tant au niveau domestique qu’international, de manière à ancrer la transition écologique sur le territoire. Il établit plusieurs objectifs qui contribue directement à la mise en oeuvre de l’Objectif de développement durable (ODD) dédié à la lutte contre le changement climatique :

  • La création du Comité AcTE – Accélérateur de la transition écologique , constitué de personnalités qualifiées visant à mettre en œuvre les grands objectifs de la politique écologique, climatique et énergétique de la France.
  • L’amélioration du quotidien de tous les Français : La lutte contre le réchauffement climatique est indissociable de l’amélioration du quotidien de tous les français, sans exception. Cette notion de solidarité passe par des mesures très concrètes dans le cadre du Plan Climat : éradication des bâtiments mal isolés, le développement des aides pour les voitures les moins polluantes à destination des plus modestes…
  • En finir avec les énergies fossiles et s’engager vers la neutralité carbone : la France s’est engagée à limiter le réchauffement climatique en dessous des 2 °C, voire des 1,5 °C. Grâce au Plan Climat, la France veut devenir le champion de la lutte pour le climat et la transition vers une économie sans énergies fossiles.
  • La Stratégie Nationale Bas-Carbone donne les orientations stratégiques pour mettre en œuvre, dans tous les secteurs d’activité, la transition vers une économie bas-carbone et durable. Elle fixe des objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre (GES) à l’échelle de la France : à court/moyen terme, réduction des émissions de 27 % à l’horizon du 3ème budget-carbone par rapport à 2013 ; réduction des émissions de 75 % par rapport à la période préindustrielle à l’horizon 2050.
  • Encourager le potentiel des écosystèmes et de l’agriculture : la lutte contre le changement climatique passe par la réduction des consommations d’énergies fossiles et la transformation de notre économie. Mais il faut aussi œuvrer immédiatement à préserver les océans, améliorer la durabilité de la gestion des forêts et restaurer la biodiversité, indispensable pour le fonctionnement de nos écosystèmes.
  • Faire de la France le n°1 de l’économie verte : la lutte contre le changement climatique demande des mutations économiques importantes. Réduire les émissions de GES dans un monde en croissance exige d’innover dans les moyens de production, en particulier d’énergie, pour découpler performance économique et émissions. La recherche est l’une des clés. La France, qui regorge de talents, a les atouts pour devenir un pôle d’attractivité mondiale.
  • Intensifier la mobilisation internationale sur la diplomatie climatique
  • Rendre irréversible la mise en œuvre de l’Accord de Paris

L’État et collectivités locales montrent l’exemple dans la réduction des émissions de GES dans le cadre des circulaires « État exemplaire » et « Administration exemplaire ». L’État et ses établissements publics doivent notamment respecter une part minimale de 50 % de véhicules à faibles émissions de CO2 dans leurs achats ; les collectivités s’y engagent à hauteur de 20 %. Les opérations de construction, de rénovation performante énergétiquement, et le respect de critères environnementaux pour les bâtiments pris à bail participent également à cet effort.

La France contribue pleinement à la lutte contre le changement climatique au niveau international.

Elle a ainsi pris la décision de porter ses engagements financiers en faveur du climat à 5 milliards d’euros par an d’ici 2020, dont 1 milliard dédié à l’adaptation.

Sur le plan multilatéral, la France contribue à hauteur de 1 milliard d’euros au Fonds vert pour le climat, qui a vocation à devenir le principal fonds international de financement de la lutte contre les changements climatiques. Elle est également le cinquième contributeur au Fonds pour l’environnement mondial, auquel elle contribue à hauteur de 300 millions de dollars pour la période de reconstitution 2015-2018.

La France contribue en outre aux fonds climatiques de la Banque mondiale (via un prêt très concessionnel de 300 millions de dollars), au fonds d’adaptation (5,6 millions d’euros), au Fonds dédié aux pays les moins avancés (25 millions d’euros en 2016-2017) ainsi qu’au Fonds multilatéral du Protocole de Montréal.

Pour accélérer la mobilisation de ressources financières à l’échelle mondiale, la France a pris l’initiative, en partenariat avec la Banque mondiale et les Nations unies, d’organiser le 12 décembre 2017 un sommet international qui a réuni plus de 130 pays représentés ainsi que plusieurs acteurs non-étatiques et entreprises engagés en faveur du climat sur le plan financier.

Ce sommet a abouti à douze nouveaux engagements concrets dans trois domaines majeurs de la lutte contre le changement climatique :

  • L’amplification du financement de l’adaptation et de la résilience au changement climatique ;
  • L’accélération de la transition vers une économie décarbonnée ;
  • L’ancrage des enjeux climatiques au cœur de la finance et des décisions de ses acteurs.

La coalition « One Planet » a été lancée à l’issue du sommet.

Par ailleurs, la France reconnaît la nécessité de soutenir les pays en développement dans leur transition énergétique bas-carbone et dans l’adaptation aux effets inévitables du changement climatique. Dans le cadre de l’Agenda de l’action, l’un des piliers de l’Accord de Paris, la France participe pleinement à trois initiatives majeures au niveau international lancées à la COP21 sous l’impulsion française :

  • L’Alliance solaire internationale, dont l’objectif est de réduire massivement les coûts de l’énergie solaire dans les 121 pays situés dans la zone intertropicale ;
  • L’Initiative africaine pour les énergies renouvelables, qui vise à installer sur le continent africain 10 GW de capacité nouvelle en énergie renouvelable d’ici 2020, et 300GW en 2030, tout en fournissant un accès universel à l’énergie durable ;
  • Et l’initiative Climate Risk and Early Warning Systems Initiative (CREWS), un fonds fiduciaire multi-donateurs opérationnel qui permet de renforcer les capacités des systèmes d’alertes précoces multirisques face aux évènements climatiques extrêmes, dans les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement.

L’Agence française de développement (AFD) s’est par ailleurs fixé l’objectif ambitieux que tous ses projets soient 100% compatible avec l’Accord de Paris. Cet engagement s’ajoute à un autre engagement déjà existant du groupe : faire en sorte que 50 % des financements annuels portent sur projets qui aient un impact direct bénéfique pour le climat. Pour aller encore plus loin dans la co-construction sur le climat avec les pays partenaires, l’AFD met en place la « Facilité 2050 », dédiée à l’élaboration des stratégies de long terme de développement bas-carbone et résilient, que tous les pays sont invités à produire d’ici 2020, selon les décisions de la COP21.

Action des acteurs non-étatiques

Les scientifiques sont de véritables lanceurs d’alerte quant aux risques liés au changement climatique d’origine humaine sur l’environnement. Ces enjeux environnementaux sont pris en charge par des chercheurs et des collectifs d’experts internationaux comme Groupe d’experts intergouvernementaux sur l’évolution du climat ou la plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les écosystèmes.

En France, plus de 2 000 scientifiques travaillent au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) sur la question du climat. Conscient de l’importance des défis à venir, l’Institut écologie et environnement du CNRS a fondé sa stratégie de recherche à l’international sur les ODD et plus particulièrement sur l’ODD13.

Alternatiba est un mouvement citoyen pour le climat et la justice sociale né en 2013. Il s’est fondé sur deux constats : d’une part, le réchauffement climatique s’accélère, touche les populations les plus pauvres de la planète et menace à moyen-terme les conditions de vie sur Terre ; d’autre part, des solutions existent et sont à portée de mains : Alternatiba veut les montrer, les renforcer et les développer pour changer le système.

Les collectivités de plus de 20 000 habitants ont l’obligation d’établir un plan climat air-énergie territorial ; les entreprises de plus de 500 salariés, les établissements publics de plus de 250 salariés et les collectivités de plus de 50 000 habitants doivent quant à elles réaliser le bilan de leurs émissions de GES. Quant aux entreprises cotées, il leur est demandé de rendre compte des risques financiers liés aux effets du changement climatique et présenter les mesures prises pour les réduire.

L’initiative Science Based Targets permet aussi aux entreprises de savoir si leurs objectifs de réduction des émissions de GES sont en phase avec les trajectoires définies par l’Accord de Paris.

Dans le même esprit, l’Ademe a développé avec l’ONG anglaise Carbon Disclosure Project, la méthodologie internationale Assessing low Carbon Transition (ACT) qui vise à évaluer la stratégie climat des entreprises. ACT leur permet ainsi d’identifier leurs points d’amélioration, d’impliquer leur personnel et de valoriser auprès de leurs partenaires et investisseurs leurs efforts en matière de réduction des émissions de GES.

Pour aller plus loin

Consulter les ressources liées à l’ODD13 :

Préserver la biodiversité, les milieux et les ressources

Lutter contre le changement climatique et protéger l’atmosphère

Agir pour la santé et le bien-être de toutes et tous


administrateur Publié le : Jeudi 16 mars 2023 @ 21:58:29

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Objectif 12 : Établir des modes de consommation et de production durables

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La consommation et la production mondiales — véritables moteurs de l’économie mondiale — reposent sur une utilisation de l’environnement et des ressources naturelles d’une manière qui continue à avoir des effets destructeurs sur la planète.

Les progrès économiques et sociaux accomplis au siècle précédent ont provoqué une dégradation de l’environnement qui menace les systèmes dont nous dépendons pour notre futur développement, notre propre survie.

Quelques faits et chiffres :

  • Chaque année, on estime qu’un tiers de tous les aliments produits, soit l’équivalent de 1,3 milliard de tonnes (représentant une valeur d’environ 1 000 milliards de dollars) finit par se décomposer dans les poubelles des consommateurs et des détaillants ou se détériore en raison de mauvaises pratiques de transport et de récolte.
  • Si les consommateurs du monde entier optaient pour des ampoules basse consommation, le monde économiserait 120 milliards de dollars par an.
  • Si la population mondiale atteint 9,6 milliards de personnes d’ici à 2050, l’équivalent de près de trois planètes pourrait être nécessaire afin de fournir les ressources nécessaires pour maintenir les modes de vie actuels.

Avec la pandémie de COVID-19, les pays ont la possibilité de mettre en place des plans de relance qui inverseront les tendances actuelles et modifieront nos modes de consommation et de production en faveur d’un avenir plus durable.

La consommation et la production durables visent à « faire plus et mieux avec moins ». Elles consistent également à découpler la croissance économique et la dégradation environnementale en accroissant l’efficience dans l’utilisation des ressources et en favorisant des modes de vie durables.

La consommation et la production durables peuvent également contribuer à réduire la pauvreté et à assurer la transition vers des économies vertes et à faible émission de carbone.

En savoir plus sur le site des Nations Unies

https://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/sustainable-consumption-production/

Cibles

12.1 Mettre en œuvre le Cadre décennal de programmation concernant les modes de consommation et de production durables avec la participation de tous les pays, les pays développés montrant l’exemple en la matière, compte tenu du degré de développement et des capacités des pays en développement

 

12.2 D’ici à 2030, parvenir à une gestion durable et à une utilisation rationnelle des ressources naturelles

12.3 D’ici à 2030, réduire de moitié à l’échelle mondiale le volume de déchets alimentaires par habitant au niveau de la distribution comme de la consommation et réduire les pertes de produits alimentaires tout au long des chaînes de production et d’approvisionnement, y compris les pertes après récolte

12.4 D’ici à 2020, instaurer une gestion écologiquement rationnelle des produits chimiques et de tous les déchets tout au long de leur cycle de vie, conformément aux principes directeurs arrêtés à l’échelle internationale, et réduire considérablement leur déversement dans l’air, l’eau et le sol, afin de minimiser leurs effets négatifs sur la santé et l’environnement

12.5 D’ici à 2030, réduire considérablement la production de déchets par la prévention, la réduction, le recyclage et la réutilisation

12.6 Encourager les entreprises, en particulier les grandes et les transnationales, à adopter des pratiques viables et à intégrer dans les rapports qu’elles établissent des informations sur la viabilité

12.7 Promouvoir des pratiques durables dans le cadre de la passation des marchés publics, conformément aux politiques et priorités nationales

12.8 D’ici à 2030, faire en sorte que toutes les personnes, partout dans le monde, aient les informations et connaissances nécessaires au développement durable et à un style de vie en harmonie avec la nature

12.a Aider les pays en développement à se doter des moyens scientifiques et technologiques qui leur permettent de s’orienter vers des modes de consommation et de production plus durables

12.b Mettre au point et utiliser des outils de contrôle des impacts sur le développement durable, pour un tourisme durable qui crée des emplois et met en valeur la culture et les produits locaux

12.c Rationaliser les subventions aux combustibles fossiles qui sont source de gaspillage, en éliminant les distorsions du marché, selon le contexte national, y compris par la restructuration de la fiscalité et l’élimination progressive des subventions nuisibles, afin de mettre en évidence leur impact sur l’environnement, en tenant pleinement compte des besoins et de la situation propres aux pays en développement et en réduisant au minimum les éventuels effets pernicieux sur le développement de ces pays tout en protégeant les pauvres et les collectivités concernées

Agenda 2030 en FRANCE

https://www.agenda-2030.fr/17-objectifs-de-developpement-durable/article/odd12-etablir-des-modes-de-consommation-et-de-production-durables

Le douzième objectif est un appel pour les producteurs, les consommateurs, les communautés et les gouvernements à réfléchir sur leurs habitudes et usages en termes de consommation, de production de déchets, à l’impact environnemental et social de l’ensemble de la chaîne de valeur de nos produits. Plus globalement, cet ODD réclame de comprendre les interconnexions entre les décisions personnelles et collectives, et de percevoir les impacts de nos comportements respectifs entre les pays et à l’échelle mondiale.

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Présentation

Cibles

Cibles de l’ODD12
Titre de la cible Descriptif de la cible
10YFP 12.1 : Mettre en œuvre le Cadre décennal de programmation concernant les modes de consommation et de production durables avec la participation de tous les pays, les pays développés montrant l’exemple en la matière, compte tenu du degré de développement et des capacités des pays en développement
Gestion durable des ressources naturelles 12.2 : D’ici à 2030, parvenir à une gestion durable et à une utilisation rationnelle des ressources naturelles
Gaspillage alimentaire 12.3 : D’ici à 2030, réduire de moitié à l’échelle mondiale le volume de déchets alimentaires par habitant au niveau de la distribution comme de la consommation et réduire les pertes de produits alimentaires tout au long des chaînes de production et d’approvisionnement, y compris les pertes après récolte
Gestion écologique des produits chimiques 12.4 : D’ici à 2020, instaurer une gestion écologiquement rationnelle des produits chimiques et de tous les déchets tout au long de leur cycle de vie, conformément aux principes directeurs arrêtés à l’échelle internationale, et réduire considérablement leur déversement dans l’air, l’eau et le sol, afin de minimiser leurs effets négatifs sur la santé et l’environnement
Réduction des déchets 12.5 : D’ici à 2030, réduire considérablement la production de déchets par la prévention, la réduction, le recyclage et la réutilisation
Responsabilité sociétale des entreprises 12.6 : Encourager les entreprises, en particulier les grandes et les transnationales, à adopter des pratiques viables et à intégrer dans les rapports qu’elles établissent des informations sur la viabilité
Marchés publics durables 12.7 : Promouvoir des pratiques durables dans le cadre de la passation des marchés publics, conformément aux politiques et priorités nationales
Formation et information environnementales 12.8 : D’ici à 2030, faire en sorte que toutes les personnes, partout dans le monde, aient les informations et connaissances nécessaires au développement durable et à un style de vie en harmonie avec la nature
Moyens scientifiques et technologiques 12.a : Aider les pays en développement à se doter des moyens scientifiques et technologiques qui leur permettent de s’orienter vers des modes de consommation et de production plus durables
Tourisme durable 12.b : Mettre au point et utiliser des outils de contrôle des impacts sur le développement durable, pour un tourisme durable qui crée des emplois et met en valeur la culture et les produits locaux
Politique de subvention de l’énergie 12.c : Rationaliser les subventions aux combustibles fossiles qui sont source de gaspillage, en éliminant les distorsions du marché, selon le contexte national, y compris par la restructuration de la fiscalité et l’élimination progressive des subventions nuisibles, afin de mettre en évidence leur impact sur l’environnement, en tenant pleinement compte des besoins et de la situation propres aux pays en développement et en réduisant au minimum les éventuels effets pernicieux sur le développement de ces pays tout en protégeant les pauvres et les collectivités concernées

Indicateurs de suivi

Les indicateurs de suivi mondial des 17 Objectifs de développement durable ne conviennent pas nécessairement à la situation et enjeux de chaque pays. Des déclinaisons ont été proposée aux échelles européenne et française.


Relations avec les autres ODD

Les 17 objectifs de l’Agenda 2030 sont imbriqués et indissociables. Pour la bonne atteinte d’un ODD, la prise en compte de ses relations avec chacun des 16 autres est essentielle. Chaque ODD est donc directement ou indirectement impacté par les autres.

Sous forme de « rosace », ces animations servent à identifier les connexions ou « interrelations » existantes entre un ODD précis et chacun des 16 autres et mettre en lumière les sujets communs entre objectif. Elles donnent à l’utilisateur des pistes sur la meilleure manière de mettre en œuvre un ODD pour en atteindre un autre.

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Où en est la France ?

Enjeux domestiques

La consommation de matières en France s’est élevée à 11,7 tonnes par habitant en 2014, alors que nous produisons chaque année 5 tonnes de déchets par habitant (ministère de la Transition écologique et solidaire, 2017).

Afin de réduire les prélèvements en ressources et les pollutions, il est plus que temps de modifier les modes de production, de consommation, de tri et de recyclage.

La transition vers une économie circulaire, chantier-clé de la transition écologique et solidaire, est un projet de société dont l’objectif est de sortir de la société du tout jetable. Elle invite à faire évoluer nos pratiques de vie, à inventer de nouveaux modes de production et de consommation plus durables, notamment en privilégiant l’usage à la propriété (économie de la fonctionnalité). Ce basculement de modèle économique ne se fera pas spontanément. Il demande une action volontariste de l’État à la fois pour définir un cadre économique et financier qui incite les acteurs à prendre des décisions dans le sens de l’économie circulaire et pour structurer des filières de production capables de « boucler la boucle ».

La France encourage la transformation des modèles économiques des grands groupes pour qu’ils soient plus durables et responsables vis-à-vis de l’écosystème dans lequel ils évoluent et plaide pour la responsabilité sociale des entreprises en soutenant l’action du Pacte mondial des Nations unies à ce sujet.

La sensibilisation et l’éducation à une consommation et production responsables sont également au programme de la semaine européenne du développement durable, placée cette année sous le label des Objectifs de développement durable.

L’État sensibilise et informe le consommateur de son rôle clé dans ses choix d’achat et dans la réduction des impacts environnementaux de sa consommation.

Les établissements et administrations publics s’engagent quant à eux à l’exemplarité, notamment par le biais de la commande publique.

Enfin, l’économie circulaire donne des horizons nouveaux en tant que source d’innovation sociale et d’opportunité d’emplois pour les plus fragiles. C’est une mise en mouvement des territoires autour de projets porteurs de sens.

 

+20 %C'est la progression des ventes de produits biologiques en France entre 2015 et 2016 (Agence bio, 2018).

 

Enjeux internationaux

Le modèle de production et de consommation, qui a fondé la prospérité des économies développées depuis le 21e siècle et alimente aujourd’hui la croissance mondiale, accentue les déséquilibres globaux.

A l’échelle mondiale, la gestion de la mobilité des personnes et des marchandises est l’un des plus grands défis environnementaux et sociaux actuels.

À l’horizon 2030, dans le monde, le transport de voyageurs représentera plus de 80 000 milliards de passagers-kilomètres (soit 50 % de plus qu’aujourd’hui).

Alors que l’Inde, la Chine, l’Afrique subsaharienne et l’Asie du Sud-Est connaissent une croissance rapide, des milliards de personnes aspireront à de nouvelles formes de mobilité dès demain. Des méga-projets comme l’initiative One Belt, One Road en Chine permettront de connecter plus de la moitié de la population de la planète au reste du monde par exemple.

L’adaptation des comportements des touristes constitue également un défi pour la mise en œuvre de l’ODD12 (et l’ODD8). Le tourisme durable est défini par l’Organisation mondiale du tourisme comme « un tourisme qui tient pleinement compte de ses impacts économiques, sociaux et environnementaux actuels et futurs, en répondant aux besoins des visiteurs, des professionnels, de l’environnement et des communautés d’accueil ». Il vise l’équilibre entre les trois piliers du développement durable dans la production et réalisation d’activités touristiques.

 

+100%A l’échelle du globe, le nombre de véhicules circulant sur les routes devrait doubler d’ici à 2050 (Banque mondiale, 2017).

 

Chiffres clés

  • En 2013, un Français consommait en moyenne 143 litres d’eau par jour, contre 165 litres en 2004 et 151 litres en 2008 (ministère de la Transition écologique et solidaire, 2017).
  • Entre 1990 et 2015, la part modale des transports en commun terrestres est passée de 17 % à 19 % (ministère de la Transition écologique et solidaire, 2017).
  • En 2015, la viande ne représente plus que 20 % des dépenses alimentaires observées contre un tiers en 1965 (Insee, 2015).
  • En France, on estime que le secteur de l’économie circulaire représente 545 000 emplois en équivalent temps plein (ETP), (ministère de la Transition écologique et solidaire, 2017).
  • 55% des déchets sont recyclés en Europe en 2014, contre 53% en France (Eurostat, 2017).

Actions de la France

Action de l’État

À l’échelle multilatérale, la France promeut l’adoption de modes de consommation et de production durables au niveau européen à travers la mise en œuvre du Paquet économie circulaire et de la Stratégie plastique récemment publiée. Dans les enceintes onusiennes, la France participe par exemple activement aux programmes du Cadre décennal de programmation concernant les modes de consommation et production durables (« 10YFP ») d’ONU-Environnement, objet de la cible 12.1 de l’Agenda 2030, dont elle co-dirige même le programme dédié au tourisme durable.

Afin d’agir, en amont, sur la production de déchets, l’État français a lancé en 2016 la Coalition internationale « Stop aux déchets plastiques » qui regroupe une dizaine de pays membres.

Un dialogue sur l’efficacité des ressources, un plan d’action sur les déchets marins, ainsi qu’un plan d’action Climat et énergie pour la croissance ont par ailleurs été adoptés par les dirigeants du G20 lors du sommet de Hambourg des 7-8 juillet 2017.

Pour accompagner les pays en développement dans la mise en œuvre de l’ODD12, l’Agence française de développement (AFD) a accompagné plus d’une trentaine de projets depuis 15 ans, essentiellement en Afrique et auprès des collectivités locales. Par exemple, la ville d’Addis-Abeba en Éthiopie bénéficie d’un appui pour soutenir la création de centres de stockage et de tri.

Le Fonds français pour l’environnement mondial hébergé par l’AFD cofinance aussi bien des projets de valorisation des déchets organiques (Indonésie) que la collecte et le traitement des déchets électriques et électroniques (Cameroun).

Depuis l’élargissement au secteur des déchets ménagers du « dispositif 1% solidaire » en 2014, les collectivités territoriales contribuent directement à la coopération au développement dans les domaines de la collecte et du traitement de ces déchets.

En France, l’État a construit plusieurs cadres d’action contribuant directement à la mise en œuvre de l’ODD12 sur son territoire, parmi lesquels :

  • Le projet agro-écologie (2016) a pour objectif d’encourager les modes de production performants à la fois sur le plan économique et sur le plan environnemental. Les mesures du projet concernent notamment la réduction de l’utilisation de produits phytosanitaires, la promotion de l’agriculture biologique, l’apiculture et l’agroforesterie et la diminution au recours d’antibiotiques vétérinaires.
  • Le programme national pour l’alimentation (PNA, 2016) : l’essence de ce programme est de s’appuyer sur un partenariat avec les collectivités territoriales, le monde associatif, les organismes institutionnels et les acteurs privés pour encourager une alimentation plus durable. Pour répondre à ces enjeux, le ministère en charge de l’Agriculture cofinance des initiatives identifiées lors d’appels à projets annuels. Leur enveloppe est passée de 715 000 euros en 2015 à 2 millions d’euros en 2016 (dont 500 000 euros de l’ADEME).
  • Le Programme national de prévention des déchets 2014-2020 définit les orientations stratégiques de la politique publique de prévention des déchets et les actions de production et de consommation durables à mettre en œuvre pour y parvenir. Il donne une traduction concrète à plusieurs mesures de la feuille de route de la Conférence environnementale de 2013 et fixe des objectifs quantifiés visant à découpler la production de déchets de la croissance économique.
  • Le deuxième pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire 2017-2020 répond à l’une des quatre grandes priorités du nouveau PNA, et à l’un des 13 axes stratégiques du Programme national de prévention des déchets en cours. Il vise à réunir l’ensemble des parties prenantes, tout au long de la chaîne alimentaire, pour réduire de moitié le gaspillage alimentaire à l’horizon 2025.
  • Le Plan d’action national pour les achats publics durables (PNAAPD) 2015-2020organise les actions nationales en faveur de l’achat public durable intégrant des dispositions favorisant la protection ou la mise en valeur de l’environnement, le progrès social, et le développement économique et de fédérer les différents acteurs en charge de l’achat public au sein de l’État, des collectivités territoriales et du secteur hospitalier. Le plan fixe notamment des objectifs en termes d’intégration de dispositions sociales (25 %) et environnementales (30 %) dans l’achat public à l’horizon 2020.
  • L’affichage environnemental des produits et des services est un dispositif d’information des consommateurs sur les principaux impacts environnementaux des produits et des services (ODD 12.8 et 12.b). Son rôle est d’orienter les choix des consommateurs vers des produits plus respectueux de l’environnement et d’encourager les producteurs à faire des efforts d’éco-conception pour réduire les impacts environnementaux de leurs produits. Depuis le début de l’année 2017, il est progressivement mis en place par les entreprises intéressées, de façon volontaire dans cinq secteurs pilotes : textiles, ameublement, hôtels, produits électroniques et produits alimentaires.
  • La Loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte a reconnu officiellement la transition vers une économie circulaire comme un objectif national. La loi contient d’importantes avancées en matière de production durable (interdiction des sacs plastiques, pénalisation de l’obsolescence programmée…) et de consommation durable (lutte contre le gaspillage alimentaire…). Elle contient également des objectifs structurants concernant la prévention et la gestion des déchets (réduire de moitié la mise en décharge en 2025 par rapport à 2010, recycler 65 % des déchets non dangereux non inertes en 2025, etc.).

Fruit de plusieurs mois de concertation et d’élaboration avec 4 ateliers de réflexion (territoires, plastiques, consommation et production durables - ODD12, fiscalité) regroupant plus de 200 participants (entreprises, associations, collectivités, experts), la Feuille de route économie circulaire a été lancée officiellement le 23 avril 2017 par le Premier ministre. Elle compte 50 mesures et donne le cap d’un changement de modèle écologique, sociétal et économique.

Les deux phases de consultation du public en ligne ont totalisé 5 000 contributions citoyennes, avec environ 20 réunions d’ateliers et plus de 100 contributions écrites des parties prenantes.

 

Action des acteurs non-étatiques

Dans le cadre du salon international du tourisme, plus de 120 hôtels se sont engagés dans le pré-déploiement de l’affichage environnemental (cibles ODD12.8 et ODD12.b) pour évaluer et communiquer à leurs clients l’empreinte environnementale de la nuit passée à l’hôtel. L’étiquette est mise à jour annuellement et permet de mesurer les progrès réalisés par les hôtels dans le temps. Créé et déployé en France, le projet est également implémenté au Maroc et aux Seychelles. Parmi les hôtels ayant obtenu les meilleures notes (A ou B), on peut citer : l’hôtel Amiral à Nantes (A), l’Echologia Hôtel à Louverné en Mayenne (A), l’hôtel Solar à Paris (A) et les cinq hôtels Disney près de Marne-la-Vallée (A ou B).

Le « World Material Forum » réunit, une fois par an, décideurs publics, universitaires et industriels de différents pays pour partager les bonnes pratiques dans le domaine de l’utilisation efficace des matières au regard d’une forte croissance de la demande en matières premières au niveau mondial et des risques de tensions d’approvisionnement accrus.

En 2017, 33 entreprises de stature mondiale membres de l’Association française des entreprises privées et relevant de 18 secteurs d’activité différents se sont engagées sur 100 engagements en faveur de l’économie circulaire en lien avec les objectifs de l’ODD12.

L’association de protection de l’environnement, Zero Waste France, a lancé en 2018 un grand challenge collectif pour explorer d’autres modes de consommation. Chaque participant s’engage à systématiquement rechercher une alternative aux produits neufs : location, achat d’occasion, prêt, réparation, don ou encore mutualisation. L’objectif est de changer petit à petit ses réflexes et de trouver des moyens de s’équiper, s’habiller ou faire des cadeaux, qui sont à la fois meilleurs pour l’environnement, pour l’emploi et pour la qualité de vie.

De plus en plus d’entreprises, d’associations et de collectivités locales se mobilisent contre le gaspillage alimentaire avec des actions très variées (ODD 12.3 ). Par exemple, l’association Re-Bon, basée dans la région nantaise organise un réseau de récupération et de redistribution des rebuts (invendus, surplus) issus de la production agricole, au profit d’associations. Mouans-Sartoux, collectivité locale dotée de sa propre régie agricole, utilise la surproduction municipale non utilisée dans les restaurants et cantines administratives, pour alimenter l’épicerie solidaire.

Les nouveaux acteurs de la mobilité collaborative exploitent le potentiel du digital pour proposer des solutions confortables et pratiques aux usagers : OuiHop’, Karos, WayzUp, Koolicar, Ecov… Nombreuses sont les start-up qui tentent de développer le covoiturage et l’autopartage entre particuliers pour les déplacements du quotidien. Koolicar par exemple équipe les véhicules d’un boîtier qui permet d’ouvrir la voiture sans les clés, tandis que l’application Karos utilise l’intelligence artificielle pour anticiper les déplacements et proposer spontanément des alternatives en covoiturage (Iddri, 2016).

Pour aller plus loin

Consulter les ressources liées à l’ODD12 :

Préserver la biodiversité, les milieux et les ressources

Soutenir des modes de production et de consommation responsables

S’appuyer sur l’éducation et la formation tout au long de la vie

Agir pour la santé et le bien-être de toutes et tous


administrateur Publié le : Jeudi 02 mars 2023 @ 12:07:01

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Objectif 11 : Faire en sorte que les villes et les établissements humains soient ouverts à tous, sûrs, résilients et durables

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Le monde est de plus en plus urbanisé. Depuis 2007, plus de la moitié de la population mondiale vit dans des villes, et cette proportion devrait augmenter à 60 % d’ici à 2030.

Les villes et les zones métropolitaines sont des pôles de la croissance économique, contribuant à près de 60 % du produit intérieur brut mondial. Cependant, elles représentent aussi près de 70 % des émissions de carbone dans le monde et plus de 60 % des ressources utilisées.

L’urbanisation rapide se traduit par un nombre croissant de personnes vivant dans des taudis, ainsi que par des infrastructures et des services inadéquats et surchargés (tels que la collecte des déchets et les systèmes d’approvisionnement en eau et d’assainissement, les routes et le transport), aggravant la pollution atmosphérique et l’expansion urbaine non planifiée.

L’impact de la COVID-19 se fera davantage sentir dans les zones urbaines pauvres et densément peuplées, en particulier pour le milliard de personnes dans le monde vivant dans des établissements informels et des bidonvilles, où la surpopulation rend également difficile le respect des mesures recommandées telles que la distanciation physique et l’auto-isolement.

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a averti que, sans des mesures adéquates visant à garantir l’accès des plus pauvres et des plus vulnérables à la nourriture, la faim et le nombre de décès pourraient augmenter considérablement dans les zones urbaines.

En savoir plus sur le site des Nations Unies

https://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/cities/

Cibles

11.1   D’ici à 2030, assurer l’accès de tous à un logement et des services de base adéquats et sûrs, à un coût abordable, et assainir les quartiers de taudis.

11.2   D’ici à 2030, assurer l’accès de tous à des systèmes de transport sûrs, accessibles et viables, à un coût abordable, en améliorant la sécurité routière, notamment en développant les transports publics, une attention particulière devant être accordée aux besoins des personnes en situation vulnérable, des femmes, des enfants, des personnes handicapées et des personnes âgées.

11.3   D’ici à 2030, renforcer l’urbanisation inclusive et durable pour tous et les capacités de planification et de gestion participatives, intégrées et durables des établissements humains dans tous les pays.

11.4   Renforcer les efforts de protection et de préservation du patrimoine culturel et naturel mondial.

11.5   D’ici à 2030, réduire considérablement le nombre de personnes tuées et le nombre de personnes touchées par les catastrophes, y compris celles d’origine hydrique, et réduire considérablement le montant des pertes économiques qui sont dues directement à ces catastrophes exprimé en proportion du produit intérieur brut mondial, l’accent étant mis sur la protection des pauvres et des personnes en situation vulnérable.

11.6   D’ici à 2030, réduire l’impact environnemental négatif des villes par habitant, en accordant une attention particulière à la qualité de l’air et à la gestion, notamment municipale, des déchets.

11.7   D’ici à 2030, assurer l’accès de tous, en particulier des femmes et des enfants, des personnes âgées et des personnes handicapées, à des espaces verts et des espaces publics sûrs.

11.a   Favoriser l’établissement de liens économiques, sociaux et environnementaux positifs entre zones urbaines, périurbaines et rurales en renforçant la planification du développement à l’échelle nationale et régionale.

11.b   D’ici 2020, accroître considérablement le nombre de villes et d’établissements humains qui adoptent et mettent en œuvre des politiques et plans d’action intégrés en faveur de l’insertion de tous, de l’utilisation rationnelle des ressources, de l’adaptation aux effets des changements climatiques et de leur atténuation et de la résilience face aux catastrophes, et élaborer et mettre en œuvre, conformément au Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe (2015-2030), une gestion globale des risques de catastrophe à tous les niveaux.

11.c   Aider les pays les moins avancés, y compris par une assistance financière et technique, à construire des bâtiments durables et résilients en utilisant des matériaux locaux.

Agenda 2030 en FRANCE

https://www.agenda-2030.fr/17-objectifs-de-developpement-durable/article/odd11-faire-en-sorte-que-les-villes-et-les-etablissements-humains-soient

Le onzième objectif vise à réhabiliter et à planifier les villes, ou tout autre établissement humain, de manière à ce qu’elles puissent offrir à tous des opportunités d’emploi, un accès aux services de base, à l’énergie, au logement, au transport, espaces publics verts et autres, tout en améliorant l’utilisation des ressources et réduisant leurs impacts environnementaux.

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Présentation

Cibles

Cibles de l’ODD11
Titre de la cible Descriptif de la cible
Accès au logement décent 11.1 : D’ici à 2030, assurer l’accès de tous à un logement et des services de base adéquats et sûrs, à un coût abordable, et assainir les quartiers de taudis.
Transports sûrs, accessibles et viables 11.2 : D’ici à 2030, assurer l’accès de tous à des systèmes de transport sûrs, accessibles et viables, à un coût abordable, en améliorant la sécurité routière, notamment en développant les transports publics, une attention particulière devant être accordée aux besoins des personnes en situation vulnérable, des femmes, des enfants, des personnes handicapées et des personnes âgées.
Urbanisation durable 11.3 : D’ici à 2030, renforcer l’urbanisation durable pour tous et les capacités de planification et de gestion participatives, intégrées et durables des établissements humains dans tous les pays.
Préservation du patrimoine 11.4 : Renforcer les efforts de protection et de préservation du patrimoine culturel et naturel mondial.
Prévention et limitation de l’impact des catastrophes 11.5 : D’ici à 2030, réduire considérablement le nombre de personnes tuées et le nombre de personnes touchées par les catastrophes, y compris celles d’origine hydrique, et réduire considérablement le montant des pertes économiques qui sont dues directement à ces catastrophes exprimé en proportion du produit intérieur brut mondial, l’accent étant mis sur la protection des pauvres et des personnes en situation vulnérable.
Impact environnemental 11.6 : D’ici à 2030, réduire l’impact environnemental négatif des villes par habitant, y compris en accordant une attention particulière à la qualité de l’air et à la gestion, notamment municipale, des déchets.
Accès aux espaces verts et lieux publics sûrs 11.7 : D’ici à 2030, assurer l’accès de tous, en particulier des femmes et des enfants, des personnes âgées et des personnes handicapées, à des espaces verts et des espaces publics sûrs.
Développement territorial 11.a : Favoriser l’établissement de liens économiques, sociaux et environnementaux positifs entre zones urbaines, périurbaines et rurales en renforçant la planification du développement à l’échelle nationale et régionale.
Politiques intégrées pour des territoires résilients 11.b : D’ici à 2020, accroître considérablement le nombre de villes et d’établissements humains qui adoptent et mettent en œuvre des politiques et plans d’action intégrés en faveur de l’insertion de tous, de l’utilisation rationnelle des ressources, de l’adaptation aux effets des changements climatiques et de leur atténuation et de la résilience face aux catastrophes, et élaborer et mettre en œuvre, conformément au Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe (2015-2030), une gestion globale des risques de catastrophe à tous les niveaux.
Bâtiments durables et résilients 11.c : Aider les pays les moins avancés, y compris par une assistance financière et technique, à construire des bâtiments durables et résilients en utilisant des matériaux locaux.

Indicateurs de suivi

Les indicateurs de suivi mondial des 17 Objectifs de développement durable ne conviennent pas nécessairement à la situation et enjeux de chaque pays. Des déclinaisons ont été proposée aux échelles européenne et française.


Relations avec les autres ODD

Les 17 objectifs de l’Agenda 2030 sont imbriqués et indissociables. Pour la bonne atteinte d’un ODD, la prise en compte de ses relations avec chacun des 16 autres est essentielle. Chaque ODD est donc directement ou indirectement impacté par les autres.

Sous forme de « rosace », ces animations servent à identifier les connexions ou « interrelations » existantes entre un ODD précis et chacun des 16 autres et mettre en lumière les sujets communs entre objectif. Elles donnent à l’utilisateur des pistes sur la meilleure manière de mettre en œuvre un ODD pour en atteindre un autre.

 

Où en est la France ?

Enjeux domestiques

Les villes et territoires français sont riches de nombreux atouts et notre pays se trouve, dans une situation privilégiée par rapport à d’autres pays et par certains côtés exemplaires. Cependant, l’analyse des cibles de l’Objectif de développement durable 11 montre que nous pouvons aller plus loin, pour remédier à des difficultés structurelles, pour nous adapter à des évolutions du monde ou pour répondre à des exigences nouvelles.

 

141 500personnes sont « sans domicile fixe » en France métropolitaine (Insee, 2013).

 

Alors que la croissance urbaine continue à un rythme élevé sous la forme d’une expansion vers les périphéries, le développement de villes plus durables est un enjeu majeur pour améliorer la qualité de vie des habitants (logement, mobilité, services), assurer le dynamisme des activités économiques et limiter l’artificialisation des sols, la consommation de ressources, et la détérioration de la qualité de l’air et de l’environnement.

Pour répondre d’une manière aussi large que possible aux Objectifs de développement durable (ODD) deux défis prioritaires qui ont des implications fortes sur les villes et les territoires ont été identifiés :

  • Réussir la transition écologique et énergétique, en adaptant l’ensemble des dispositifs de planification, en favorisant les patrimoines bâtis et naturels (paysage, nature et biodiversité), mais aussi en faisant évoluer deux secteurs majeurs que sont le bâtiment et le transport.
  • Renforcer la cohésion des territoires, en assurant l’accès au logement pour tous et une meilleure intégration dans les villes des quartiers en difficultés et des populations vulnérables, en inventant un nouvel équilibre entre territoires ruraux et les petites, moyennes et grandes villes.

Enjeux internationaux

La France participe largement à l’action internationale en faveur des villes et territoires durables et résilients, tant dans le cadre multilatéral que dans le cadre de l’aide au développement.

MobiliseYourCity Partnership est un dispositif qui cherche à développer des solutions pour les villes des pays en développement confrontées à une demande croissante de la mobilité urbaine, aux problèmes de congestion routière, de santé publique liée à la pollution de l’air et aux accidents de la route.

Cities Climate Finance Leadership Alliance est un réseau dont la mission est de catalyser et d’accélérer les flux de capitaux en faveur de l’action climatique des villes.

Des actions internationales importantes sont menées sur l’efficacité énergétique des bâtiments. C’est le cas de l’Alliance Mondiale pour les bâtiments et la construction (Global Alliance for Buildings and Construction) dont notre pays est à l’origine et qui rassemble 25 gouvernements et 70 acteurs internationaux du bâtiment et de la construction pour lutter plus efficacement contre les émissions de gaz à effet de serre.

Chiffres clés

  • Depuis 2008 un Droit au logement opposable (DALO) a été instauré ce qui a permis de reloger 123 596 ménages. Cependant 55 000 ménages reconnus prioritaires sont toujours en attente d’un logement depuis 1 à 8 ans.
  • En 2016, un quart des jeunes a renoncé à un emploi et 21 % à une formation en raison de difficultés de transport, et plus de la moitié a dû restreindre sa vie sociale et ses activités de loisirs faute de moyen de transport adaptés (Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire, 2016).
  • Entre 2006 et 2014, en moyenne 67 000 hectares ont été détruits chaque année par l’artificialisation des sols, qui progresse plus vite que la démographie (Observatoire national de la biodiversité, 2017).
  • 40% des logements présentent au moins un problème de pollution de l’air intérieur. Concernant la pollution extérieure, en 2016, 5 polluants sur les 12 réglementés à l’échelle européenne présentent des dépassements de norme de qualité de l’air pour la protection de la santé humaine.

Actions de la France

Action de l’État

Une ambitieuse réforme de l’urbanisme a été menée, accroissant ainsi le rôle des territoires locaux et intégrant l’ensemble des problématiques du développement durable dans les documents de planification. Le schéma régional d’aménagement de développement durable et d’égalité des territoires permet aux régions de construire, avec l’ensemble des acteurs locaux, une vision d’avenir et de s’inscrire plus fortement aux côtés des régions européennes. Les Plans locaux d’urbanisme intercommunaux permettent aux structures administratives françaises (communes ou intercommunalités) de mener une démarche de co-construction pour élaborer une vision plus large de l’aménagement de leur territoire en intégrant à l’échelle appropriée, les questions d’urbanisme, d’habitat, de transports ou encore les activités économiques.

La loi du 8 août 2016 pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages envoie un signal de mobilisation à tous les territoires, aux entreprises et aux collectivités pour les inciter, au travers d’outils rénovés, à se mobiliser pour agir pour notre patrimoine naturel.

Une Stratégie nationale pour l’Architecture dont le cadre a été précisé, adapté et renforcé par la récente loi relative à la liberté de création, à l’architecture et au patrimoine a été pensée autour de six volets : la communication autour de l’architecte et de l’architecture, l’héritage architectural français, la formation et la recherche, les compétences d’architecture, la valeur économique de l’architecture et la valorisation de la démarche expérimentale.

Un Plan de rénovation énergétique des bâtiments a été lancé afin d’accélérer la lutte contre le réchauffement climatique.

Les Assises de la mobilité qui se sont tenues en 2017 ont permis d’identifier les besoins et les attentes prioritaires de tous les citoyens autour de la mobilité. Ces Assises aboutiront en 2018 à une nouvelle loi d’orientation des mobilités. Cette loi doit placer au centre de ses impératifs la réalisation de la transition écologique et de la lutte contre l’étalement urbain dans ce secteur mais aussi d’une transition solidaire pour l’intégration des publics exclus.

La stratégie nationale pour le logement a été mise en place et sera appuyée par une loi « Évolution du logement et aménagement numérique » proposant des solutions concrètes et opérationnelles autour de trois axes : construire mieux et moins cher ; favoriser la mixité sociale et améliorer le cadre de vie.

La relance d’une politique de la ville intégratrice visant l’ensemble des champs de la vie des quartiers permettra une meilleure intégration des quartiers en difficulté dans les villes. Elle complétera le Programme national de rénovation urbaine de plus de 75 milliards d’euros qui est en cours de réalisation.

 

Action des acteurs non-étatiques

Les collectivités locales sont les acteurs clés des politiques urbaines, car elles permettent le déploiement de solutions d’aménagement adaptées à chaque territoire. La diversité des démarches mises en œuvre témoigne de leurs capacités de production d’une ville durable, intelligente et innovante. Ces démarches sont pour la plupart transversales et intégrées, visant l’ensemble des cibles et de l’Agenda 2030.

Un label « ÉcoQuartier » valorise les projets urbains durables, encourage des projets d’aménagement durables et garantit la qualité des projets grâce à une évaluation fondée sur des objectifs et indicateurs spécifiques. Il pérennise la démarche en faisant levier sur les politiques de développement territorial.

Les Écocités, véritables laboratoires de la ville durable, sont soutenues par le Programme d’investissement d’avenir dans le cadre du programme « Ville de Demain ».

Des dispositifs de soutien aux territoires en transition sont mis en place. Un appel à manifestation d’intérêts dit « Territoires d’innovation de grande ambition » permettra de soutenir un projet de transformation ambitieux, améliorant la qualité de vie des habitants et la durabilité du territoire concerné. Des Contrats de transition écologique associant l’ensemble des acteurs d’un territoire (collectivités locales, chambres consulaires, entreprises) souhaitant s’engager dans une économie décarbonée pour créer de l’emploi sont mis en place, notamment dans les territoires en mutation.

Le Plan de restauration et de valorisation de la nature en ville entend répondre à plusieurs enjeux : améliorer la qualité de vie et le lien social en favorisant l’implication citoyenne, mais aussi préserver la biodiversité, les fonctions des écosystèmes et les services qu’on en retire et promouvoir des modes de production et de consommation durables.

Les « Territoires engagés pour la biodiversité » promeuvent, à l’échelle du territoire, des actions exemplaires en faveur de la reconquête de la biodiversité.

Le plan « Action cœur de ville » doit permettre, en mobilisant 5 milliards d’euros sur 5 ans, de revitaliser les centres-villes désertés par les populations et commerces de proximité.

Des contrats de réciprocité ont été mis en place avec l’objectif de dépasser les logiques d’opposition entre territoires.

Les capacités d’innovation des entreprises, en lien avec les collectivités locales et les citoyens, sont appuyées et mises en valeur notamment par le dispositif de soutien aux « Démonstrateurs industriels pour la ville durable » qui permet d’inventer des stratégies et de nouveaux modèles pour la ville durable, susceptibles de se diffuser, tout en renforçant l’attractivité des territoires. Dans le cadre de l’initiative lancée par l’État en 2015, 21 consortiums associant des acteurs publics et privés déploient sur l’ensemble du territoire des innovations technologiques, organisationnelles et de gouvernance à toutes les étapes de la conception urbaine : smarts grids, plateformes numériques d’échange de données, services urbains innovants, quartiers à énergie positive, etc. Dédiés à l’émergence de projets urbains innovants, ces vitrines du savoir-faire français, qui bénéficient du soutien de Vivapolis, le réseau des acteurs publics et privés de la ville durable, cherchent à inventer de nouveaux modèles pour une ville résiliente et durable.

Pour aller plus loin

Consulter les ressources liées à l’ODD11 :

Préserver la biodiversité, les milieux et les ressources

Soutenir des modes de production et de consommation responsables

Lutter contre le changement climatique et protéger l’atmosphère

Agir pour la santé et le bien-être de toutes et tous

Lutter contre les inégalités et la pauvreté et assurer la solidarité et la cohésion sociale


administrateur Publié le : Jeudi 16 février 2023 @ 12:05:04

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Objectif 10 : Réduire les inégalités dans les pays et d’un pays à l’autre

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Réduire les inégalités et ne pas faire de laissés-pour-compte font partie intégrante des efforts visant à atteindre les objectifs de développement durable.

Or, les inégalités dans les pays et d’un pays à l’autre restent préoccupantes. Malgré quelques signes positifs en faveur de la réduction des inégalités dans certains domaines, tels que la réduction des inégalités de revenus dans certains pays et l’octroi d’un statut commercial préférentiel dont bénéficient les pays à faible revenu, les inégalités persistent.

La COVID-19 exacerbe les inégalités déjà existantes et frappe plus durement les communautés les plus pauvres et les plus vulnérables. Elle a mis en lumière les inégalités économiques et la fragilité des filets de sécurité sociale qui laissent les communautés vulnérables faire les frais de la crise. Mais les inégalités sociales, politiques et économiques ont aussi, à leur tour, amplifié les effets de la pandémie.

Sur le plan économique, la pandémie de COVID-19 a entraîné une hausse considérable du chômage mondial et a réduit le revenu des travailleurs de manière radicale.

Avec la propagation de la COVID-19, même les progrès limités en matière d’égalité des sexes et de droits des femmes réalisés au cours des dernières décennies risquent d’être réduits à néant. Dans toutes les sphères, qu’il s’agisse de la santé, de l’économie, de la sécurité ou encore de la protection sociale, les ravages causés par la COVID-19 sont encore plus graves pour les femmes, pour la seule raison que ce sont des femmes.

Les inégalités se creusent également pour les populations vulnérables qui vivent dans des pays dont les systèmes de santé sont fragiles et dans ceux confrontés à des crises humanitaires préexistantes. Les réfugiés et les migrants, ainsi que les peuples autochtones, les personnes âgées, les personnes handicapées et les enfants sont particulièrement exposés au risque d’être laissés pour compte. Enfin, on constate une augmentation des discours de haine ciblant les groupes vulnérables.

En savoir plus sur le site des Nations Unies

https://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/inequality/

Cibles

10.1   D’ici à 2030, faire en sorte, au moyen d’améliorations progressives, que les revenus des 40 pour cent les plus pauvres de la population augmentent plus rapidement que le revenu moyen national, et ce de manière durable

 

10.2   D’ici à 2030, autonomiser toutes les personnes et favoriser leur intégration sociale, économique et politique, indépendamment de leur âge, de leur sexe, de leur handicap, de leur race, de leur appartenance ethnique, de leurs origines, de leur religion ou de leur statut économique ou autre

10.3   Assurer l’égalité des chances et réduire l’inégalité des résultats, notamment en éliminant les lois, politiques et pratiques discriminatoires et en promouvant l’adoption de lois, politiques et mesures adéquates en la matière

10.4   Adopter des politiques, notamment sur les plans budgétaire, salarial et dans le domaine de la protection sociale, et parvenir progressivement à une plus grande égalité

10.5   Améliorer la réglementation et la surveillance des institutions et marchés financiers mondiaux et renforcer l’application des règles

10.6   Faire en sorte que les pays en développement soient davantage représentés et entendus lors de la prise de décisions dans les institutions économiques et financières internationales, afin que celles-ci soient plus efficaces, crédibles, transparentes et légitimes

10.7   Faciliter la migration et la mobilité de façon ordonnée, sans danger, régulière et responsable, notamment par la mise en œuvre de politiques de migration planifiées et bien gérées

10.a   Mettre en œuvre le principe d’un traitement spécial et différencié pour les pays en développement, en particulier les pays les moins avancés, conformément aux accords de l’Organisation mondiale du commerce

10.b   Stimuler l’aide publique au développement et les flux financiers, y compris les investissements étrangers directs, pour les États qui en ont le plus besoin, en particulier les pays les moins avancés, les pays d’Afrique, les petits États insulaires en développement et les pays en développement sans littoral, conformément à leurs plans et programmes nationaux

10.c   D’ici à 2030, faire baisser au-dessous de 3 pour cent les coûts de transaction des envois de fonds effectués par les migrants et éliminer les couloirs de transfert de fonds dont les coûts sont supérieurs à 5 pour cent

Agenda 2030 en FRANCE

https://www.agenda-2030.fr/17-objectifs-de-developpement-durable/article/odd10-reduire-les-inegalites-entre-les-pays-et-en-leur-sein

Le dixième ODD appelle les pays à adapter leurs politiques et législations afin d’accroître les revenus de la part des 40 % les plus pauvres ainsi que de réduire les inégalités salariales qui seraient basées sur le sexe, l’âge, le handicap, l’origine sociale ou ethnique, l’appartenance religieuse. Ce notamment en encourageant la représentation des pays en développement dans la prise de décisions de portée mondiale.

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Présentation

Cibles

Cibles de l’ODD10
Titre de la cible Descriptif de la cible
Évolution des revenus des plus pauvres 10.1 : D’ici à 2030, faire en sorte, au moyen d’améliorations progressives, que les revenus des 40 % les plus pauvres de la population augmentent plus rapidement que le revenu moyen national, et ce de manière durable
Autonomisation et intégration 10.2 : D’ici à 2030, autonomiser toutes les personnes et favoriser leur intégration sociale, économique et politique, indépendamment de leur âge, de leur sexe, de leurs handicaps, de leur race, de leur appartenance ethnique, de leurs origines, de leur religion ou de leur statut économique ou autre
Égalité des chances 10.3 : Assurer l’égalité des chances et réduire l’inégalité des résultats, notamment en éliminant les lois, politiques et pratiques discriminatoires et en promouvant l’adoption de lois, politiques et mesures adéquates en la matière
Politiques publiques ciblées au service de l’égalité 10.4 : Adopter des politiques, notamment sur les plans budgétaire, salarial et dans le domaine de la protection sociale, et parvenir progressivement à une plus grande égalité
Réglementation de la finance 10.5 : Améliorer la réglementation et la surveillance des institutions et marchés financiers mondiaux et renforcer l’application des règles
Gouvernance internationale 10.6 : Faire en sorte que les pays en développement soient davantage représentés et entendus lors de la prise de décisions dans les institutions économiques et financières internationales, afin que celles-ci soient plus efficaces, crédibles, transparentes et légitimes
Migrations 10.7 : Faciliter la migration et la mobilité de façon ordonnée, sans danger, régulière et responsable, notamment par la mise en œuvre de politiques de migration planifiées et bien gérées
Traitement spécial et différencié 10.a : Mettre en œuvre le principe d’un traitement spécial et différencié pour les pays en développement, en particulier les pays les moins avancés, conformément aux accords de l’Organisation mondiale du commerce
Aide publique au développement 10.b : Stimuler l’aide publique au développement et les flux financiers, y compris les investissements étrangers directs, pour les États qui en ont le plus besoin, en particulier les pays les moins avancés, les pays d’Afrique, les petits États insulaires en développement et les pays en développement sans littoral, conformément à leurs plans et programmes nationaux
Coûts de transaction 10.c : D’ici à 2030, faire baisser au-dessous de 3 % les coûts de transaction des envois de fonds effectués par les migrants et éliminer les couloirs de transfert de fonds dont les coûts sont supérieurs à 5 %

Indicateurs de suivi

Les indicateurs de suivi mondial des 17 Objectifs de développement durable ne conviennent pas nécessairement à la situation et enjeux de chaque pays. Des déclinaisons ont été proposée aux échelles européenne et française.


Où en est la France ?

Enjeux domestiques

La France bénéficie d’un système juridique protecteur des droits humains et d’un système de redistribution des richesses reconnu afin de lutter contre les inégalités entre les individus. En outre, il existe des mécanismes de solidarité entre les territoires producteurs de richesses (principalement les grandes villes) et les territoires en reconversion. Toutefois, la question des inégalités est un enjeu clé en France.

Les inégalités sont particulièrement prégnantes en outre-mer, notamment en matière d’accès à l’éducation, à l’emploi, à la formation et à la santé.

Elles se mesurent par rapport à l’hexagone mais aussi entre les territoires eux-mêmes. En effet, ces inégalités connaissent des disparités en fonction des territoires, de leurs spécificités démographiques, géographiques, sociologiques et culturelles. Le ministère des Outre-mer agit contre ces inégalités en lien avec les autres ministères et en adaptant les politiques publiques aux spécificités locales.

En matière d’égalité des chances, la corrélation entre performance scolaire et milieu socio-économique reste élevée. La dignité et la représentativité des plus démunis sont également des défis pour la France.

Ainsi la loi du 24 juin 2016 visant à lutter contre la discrimination à raison de la précarité sociale vise à assurer l’effectivité des droits des personnes en situation de pauvreté. Avec une augmentation de 26 % des menaces discriminatoires en 2015 (DILCRA, 2016), la lutte contre les discriminations est toujours d’actualité, comme l’illustre le nouveau plan des pouvoirs publics contre le racisme et l’antisémitisme présenté en mars 2018.

La légalisation du mariage des personnes de même sexe en 2013 a ouvert de nouveaux droits aux personnes homosexuelles, au nom des principes d’égalité et de partage des libertés.

Enfin, concernant la gestion des migrations, la France participe au soutien des pays hôtes, à la stabilisation politique des pays en crise et à la gestion de la crise migratoire engendrée par l’afflux des réfugiés en Europe. La prise en charge et l’intégration des migrants reste un défi pour les années à venir.

 

9,7 %des jeunes de 16 à 25 ans présentent des difficultés de lecture en métropole française ; cette part atteint 73 % à Mayotte, 48,1 % en Guyane, 35 % en Martinique, 30,4 % en Guadeloupe et 26,6 % à la Réunion (Insee, 2016).

 

Enjeux internationaux

Malgré la prospérité croissante au niveau mondial, l’écart entre les plus riches et plus pauvres continue de se creuser : tant sous la forme d’inégalités de revenus – 1 % de la population mondiale capte près de la moitié des richesses – que d’inégalités d’opportunités. Cette inégalité grandissante menace la cohésion sociale et représente un frein pour la croissance économique et la réduction de la pauvreté.

Investir dans la réduction des inégalités, c’est investir simultanément dans tous les champs du développement durable, dans la préservation de la planète, dans la lutte contre la pauvreté et dans la garantie d’une croissance durable.

L’ODD10 cible l’amélioration de l’égalité des chances, en adoptant des lois et en menant des politiques qui garantissent une amélioration durable des conditions de vie de tous. Les pays les plus vulnérables, comme les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement, bénéficieront d’une attention particulière, notamment en orientant davantage les flux financiers en leur direction. La persistance d’inégalités fortes menace l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD) dans leur ensemble, comme l’élimination de l’extrême pauvreté, la promotion d’un travail décent et l’accès à une éducation de qualité.

L’Afrique est l’un des continents les plus touchés par cette situation d’inégalité. À titre d’exemple, Oxfam indique que la moitié des revenus salariaux en Afrique du Sud, sont détenus par seulement 10% de la population tandis que « les 50 % les plus pauvres de la main-d’œuvre se partagent 12 % de tous les salaires ».

Les contributions de la migration et des diasporas au développement des pays d’accueil et d’origine sont importantes. Ces diasporas sont des sources de financement de premier ordre, avec plus de 400 milliards de dollars envoyés vers les pays en voie de développement en 2015.

La France est également mobilisée dans la lutte contre les discriminations, les violences et les violations des droits humains dont sont victimes les lesbiennes, gays et bisexuel·le·s transgenres et intersexué·e·s partout dans le monde. Dans plus de 70 pays, les relations homosexuelles sont encore passibles d’emprisonnement, voire de la peine de mort. La France poursuit sa mobilisation en vue d’un objectif clair : la dépénalisation universelle de l’homosexualité.

 

72 paysà travers le monde condamnent l'homosexualité. Dans 8 pays, elle est passible de la peine de mort (Association internationale LGBTI, 2017).

 

Chiffres clés

  • Les 10 % de ménages les plus riches possèdent 48% du patrimoine alors que les 50 % des ménages les plus pauvres détiennent 7 % du patrimoine (Insee, 2010).
  • En 2016, la moitié de la richesse mondiale est détenue par 1 % de la population (Boston Consulting Group, 2016).
  • 10% des femmes se déclarent victimes de violences conjugales en métropole ; elles sont 15 % à la Réunion et 18 % en Martinique (Institut national d’études démographiques, enquêtes menées à la Réunion en 2002 et à la Martinique en 2008 ).
  • Le coefficient de GINI mesure le poids des inégalités, de 0 [situation parfaitement égale] à 100 [inégalités extrêmes] ; la France enregistre un coefficient de 29,3 et l’Union Européenne de 30,8 en 2016 (Eurostat, 2018).
  • 7 % de la population de 18 à 65 ans est illettrée en France (Agence nationale de lutte contre l’illettrisme).

Actions de la France

Action de l’État

Plusieurs politiques et dispositifs nationaux contribuent directement à l’ODD10. La liste ci dessous, à titre illustratif, n’est pas exhaustive.

  • Depuis le 1er janvier 2015, les agendas d’accessibilité programmée (Ad’AP) permettent à tout gestionnaire ou propriétaire d’établissement recevant du public ou d’installation ouverte au public de poursuivre ou de réaliser l’accessibilité de son établissement après cette date et dans le respect des obligations fixées par la loi du 11 février 2005. Un Ad’AP correspond à un engagement de réaliser des travaux dans un délai déterminé, de les financer et de respecter les règles d’accessibilité, en contrepartie de la levée des risques de sanction.
  • La nouvelle Stratégie pour le logement a été présentée par le ministère de la Cohésion des territoires en 2017. Construire plus, mieux et moins cher, répondre aux besoins de chacun·e, notamment les plus fragiles, et améliorer le cadre de vie sur tout le territoire sont les 3 objectifs poursuivis par cette stratégie.
  • La Lutte contre l’illettrisme conduite par l’Agence nationale du lutte contre l’illettrisme avec des actions adaptées aux territoires ultramarins.
  • Lutte contre les inégalités sociales et territoriales d’accès à la santé à travers la nouvelle stratégie nationale de santé. Des dispositifs spécifiques aux territoires ultramarins y ont été définis.
  • Les écoles de la 2ᵉ chance sont nées pour offrir une solution aux 100 000 à 130 000 jeunes qui sortent du système scolaire chaque année sans diplôme ni qualification et se retrouvent confrontés à la difficulté de rentrer dans le monde du travail. Les stagiaires des E2C sont des jeunes motivés qui ont choisi de saisir une deuxième chance, celle de se construire un avenir grâce à un accompagnement sur-mesure. Les 124 sites-écoles du réseau accueillent chaque année 15 000 jeunes.

Action des acteurs non-étatiques

L’association La Cimade accompagne les mineur·e·s isolé·e·s dans leurs démarches devant les tribunaux et interpelle les conseils départementaux afin de faire valoir un hébergement pour ces jeunes pendant cette phase de transition.

L’observatoire des inégalités, fondé en 2003, l’Observatoire des inégalités est un organisme privé indépendant qui a pour mission de dresser un état des lieux le plus complet possible des inégalités, en France, en Europe et dans le monde. Il doit permettre au public le plus large possible de s’approprier ces éléments en proposant les clés de compréhension.

Afin de permettre au grand public, aux décideurs et aux chercheurs de suivre l’évolution des inégalités dans le monde, une base de données mondiale est diffusée publiquement en 2017. Ce nouvel outil (World Wealth and Income Database) est le fruit du travail en continu d’une centaine de chercheurs. Il confirme, à quelques exceptions près, que tous les pays pour lesquels des données sont disponibles voient le fossé entre riches et pauvres se creuser.

Pour aller plus loin

Consulter les ressources liées à l’ODD10 :

S’appuyer sur l’éducation et la formation tout au long de la vie

Agir pour la santé et le bien-être de toutes et tous

Lutter contre les inégalités et la pauvreté et assurer la solidarité et la cohésion sociale


administrateur Publié le : Jeudi 02 février 2023 @ 12:27:22